700 km avec sa vache au profit de la lutte contre le cancer

Publié : 21 juillet 2023 à 16h37 - Modifié : 24 juillet 2023 à 15h56 par Robin Neubrand

Corentin et Modestine à Châtenois, débutant leur longue marche

Crédit : Corentin Huber

Ils ont décidé de parcourir 700 kilomètres en direction de la Creuse. Corentin Huber et son grand-père, André Kammerer, ont décidé de rejoindre à pied, un rassemblement de traction bovine. Ils sont accompagnés de Modestine, sa génisse de deux ans. Une cagnotte est également ouverte pour la lutte contre le cancer.

Derrière ce grand projet, se cachent un rêve de famille et un hommage. Corentin, Compagnon du devoir depuis cinq ans, prépare ce projet depuis septembre 2022. La petite famille est partie à l’aventure ce mardi matin de Ribeauvillé en suivant autant que possible le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le temps du voyage, une cagnotte nommée "La Corne Rose" est ouverte en faveur de la fondation contre le cancer. Nous avons pu poser quelques questions à Corentin, avant le début de son voyage.


D’où vient un tel projet ?


« Ma grand-mère et la voisine de mes parents ont eu le cancer du sein en même temps, et l’année dernière, la voisine de mes parents est décédée après une rechute. J’avais dit que s’il arrivait quelque chose à ma grand-mère, je ferais quelque chose parce que ça me touche particulièrement. […] J’avais un rêve qui était de partir marcher à la rencontre des Français et partager des moments conviviaux. Donc j’ai combiné les deux et j’ai proposé à mon grand-père de m’accompagner. Il m’a répondu que si je le faisais, alors on le ferait ensemble. »


Quel est votre lien avec votre grand-père ?


« On a toujours eu plein de projets ensemble qui nous ont lié mon grand-père et moi. On a une relation qui est un peu particulière parce qu’on partage beaucoup de centres d’intérêts communs. Ma grand-mère avait déjà eu l’idée de ce projet de marche, mais quand je leur ai expliqué qu’on allait le faire, elle m’a dit : « tous les deux, vous avez des idées à la con, mais toi tout seul, c’est encore pire » (rires)


Comment vont se passer les soirées et les nuits pendant les deux prochains mois ?


« L’itinéraire n’est pas défini exactement parce qu’il y a plein de chemin qu’on ne connaît pas. Par exemple, dans les champs, on ne peut pas passer à côté d’autres bêtes, ce serait trop dangereux. Donc le soir, avant le bivouac, mon grand-père prendra la voiture pour aller à l’objectif du midi ou du soir, et va faire le chemin en sens inverse à vélo pour voir si le chemin est faisable avec Modestine. Ensuite, ce sera à lui de voir s’il met le vélo sur la charrette et continue à pied ou s’il continue le chemin avec nous à vélo ».


Qu’est-ce que vous allez le plus apprécier ?


« On a un objectif, mais pour moi, ce qui compte, c’est de faire jour par jour, pas à pas et d’avancer un petit peu par un petit peu. Ce n’est pas un impératif d’arriver en Creuse, l’impératif, c’est d’avoir fait le maximum de kilomètres en bonne santé. On croise des personnes qui n’ont jamais vu ça ou qui ont vu ça, mais il y a très longtemps et c’est soit le côté nostalgique soit le côté découverte. Plein de gens n’ont jamais vu un bovin d’aussi proche. Tout le monde peut la caresser ou même un peu la promener, c’est presque comme un chien. »


Que répondez-vous aux personnes qui parlent de bien-être animal non respecté ?


« On va essayer d’arriver le plus loin possible, on suit le rythme de la vache. S’il y a un problème avec elle, on ne va pas la forcer à marcher. Le voyage se passe à son rythme, et c’est elle qui donne la cadence. Il y a des animaux qui bossent partout dans le monde, et qui sont beaucoup moins bien traités, alors que là, on lui demande de marcher pendant deux mois à une cadence relativement lente. Autrement, elle passe la majeure partie de l’année dans les prés. Ça se voit qu’elle est heureuse de marcher. Durant les trois jours de test, à la sortie de Châtenois, en marchant dans les vignes, on avait un super point de vue, et elle s’est arrêtée en regardant le paysage et elle s’est mise à beugler. Elle a découvert plein de choses en trois jours qu’elle n’aurait jamais découvert en restant au pré. »


Si tout se passe bien, l’arrivée se fera à Gentioux-Pigerolles, dans la Creuse, avant le 22 septembre. Après le dernier jour de marche, la cagnotte pour la fondation contre le cancer sera fermée et reversée à l’association. Pour faire un don défiscalisé, vous pouvez cliquer ici. Même si Corentin espère récolter des fonds, il fait ce projet avant tout par plaisir : « Moi, je ne cherche pas la gloire et je ne cherche pas l’argent, je veux juste réaliser mon rêve. »

L'aventure est à suivre sur les réseaux de Corentin