Châteaux forts d'Alsace : la quête achevée de Lucas
Publié : 16 janvier 2024 à 22h21 - Modifié : 18 janvier 2024 à 9h15 par Sébastien RUFFET
Un drôle de selfie depuis le Schrankenfels !
Crédit : @DR - Lucas Ruch
Il n'a que 25 ans, mais a déjà visité tous les châteaux forts d'Alsace - ou presque. Une passion transmise par ses photos au drone, qui donnent un nouveau regard sur ce patrimoine fort de la région. Après 10 ans de balades, du Sundgau au nord de l'Alsace, Lucas Ruch propose un livre photo qui met fin à une quête personnelle.
C'est une quête achevée. Il n'a que 25 ans, mais Lucas Ruch a tout de même passé dix ans de sa vie à arpenter les massifs alsaciens pour découvrir et prendre en photo un maximum de chateaux forts. Une passion née jeune, dans le coin de Bischoffsheim à deux pas du Mont Sainte-Odile, quand ses parents l'emmenaient en balade et que son père lui racontait l'histoire de ces vieux témoins d'une grandeur passée. "Je me suis intéressé à tout ça, après on voit qu'il y en a d'autres plus loin, et après ça devient une quête. J'en ai visité une centaine qu'on peut encore qualifier de château parce qu'il reste des murs, un donjon... Mais selon les historiens, il y en avait plus de 500 !"
Cet Alsacien pur jus raconte une admiration pour cet âge d'or du Moyen Âge alsacien, "une terre de passage qui a prospéré, elle a été le carrefour entre le royaume de France et l'ancienne Allemagne. C'est là que les Cathédrales se sont érigées, il y a eu beaucoup de guerres, de pouvoir, ce qui fait qu'il y a eu beaucoup de châteaux." Pour réussir ce coup de force, Lucas a commencé adolescent, sur son vélo, puis en train, puis avec le permis "on va un peu plus loin". Forcément, il a donc fini par les châteaux du Sundgau et ceux d'Alsace du Nord après avoir écumé d'abord l'Alsace centrale.
Prises de vue
Le drone, Lucas y est venu très vite. "C'était pas encore très sophistiqué comme aujourd'hui, fallait bricoler, mettre sa GoPro, son stabilisateur. Je me suis vite dit que ça offrait un autre regard. Et aujourd'hui, le drone est utilisé notamment pour comprendre comment étaient fabriqués les édifices." Le point de vue offert aujourd'hui dans le futur livre de Lucas étonnerait sans doute ceux qui les ont bâti et ceux qui y ont habité à l'époque... Les châteaux semi-troglodytes comme le Fleckenstein sont par exemple époustouflants en prenant un peu de hauteur.
"J'ai terminé cet été ce que j'ai considéré comme ma quête de tous les visiter, et mes proches m'ont dit c'est dommage d'avoir toute cette matière là et de rien en fait. Alors ça existe déjà des livres photos, l'histoire des châteaux, mais je me place pas dans cette position là. Je me suis dit, j'ai peut être un oeil, pourquoi pas les mettre en avant dans un livre photo." S'en suit un contact avec un éditeur qui connaît bien le sujet, ID L'Edition, qui accroche au projet.
Quant à savoir quel château a tapé dans l'oeil du jeune journaliste récemment recruté par TF1... "Chaque château a sa petite patte. Certains sont difficiles d'accès, il y a plus de marche, des chemins pas très bien balisés. Il y a parfois plus de surprises sur des châteaux qui sont à l'abandon, sous un tas de végétation. Certains ne sont pas référencés et ils sont très beaux ! Mais récemment, dans l'Alsace du Nord, le Froenbourg, le Wasigenstein, des châteaux sur des éperons rocheux, les escaliers ont été creusés dans le gré des Vosges, c'est complétement fou."
Lucas devant le Wasigenstein, un de ses coups de coeur récents / @DR
Après des journées parfois chargées pour faire quatre ou cinq châteaux dans la journée, Lucas espère maintenant pouvoir retourner voir quelques uns de ces châteaux en prenant le temps, en appréciant la nature. "C'est aussi la passion de se balader dans les Vosges, se déconnecter, de profiter de ce super massif, et à chaque fois ce petit truc d'apercevoir les premières pierres entre les arbres et se dire 'ah putain ça y est on y est c'est cool'".
Pour que le livre voie le jour en septembre prochain, Lucas doit compiler 600 pré-commandes pour que l'éditeur lance définitivement le projet. Un prix plus que correct à 22€ en pré-commande sur des ouvrages d'art en général beaucoup plus chers. "Je ne fais pas ça pour l'argent, je le fais surtout pour mettre en avant un patrimoine pas assez soutenu à mon avis, notamment par les institutions. Les châteaux ont tous leur veilleur, des associations, mais ils ont pas assez de moyens pour les entretenir, il y a beaucoup de châteaux sur le point de s'écrouler, il faut le savoir. C'est un patrimoine énorme, et il y aurait tout à y gagner à le mettre en avant, y compris à l'échelle touristique." On ne pourra pas dire que personne n'avait prévenu.
Le Rathsamhausen, à Ottrott, a les honneurs de la couverture
> Lien vers la cagnotte et la pré-commande <
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