Il faut sauver le Strasbourg Handball !
23 janvier 2023 à 16h06 par Sébastien RUFFET
Tout le monde se sert les coudes pour trouver des solutions
Crédit : @Top Music - SR
L'heure est à la mobilisation générale : le Strasbourg Eurométropole Handball risque tout simplement de disparaître s'il ne trouve pas assez vite 250 000€.
Les calculs n'étaient pas bons. Quand la nouvelle équipe dirigeante a repris le club en mai dernier, elle avait établi un budget en se basant sur qu'elle pensait être la réalité des chiffres. Quelques mois plus tard, des factures impayées et des relances de prestataires ont changé la donne. Un déficit avait pourtant bien été anticipé : "A date, il y avait en fin de saison dernière un déficit de 96 000 euros", raconte Clément Huber, le jeune président. "Avec les solutions que l'on avait, on pouvait déjà le baisser autour de 50 000, avec un versement de l'association de 25 000€ et une ouverture du capital à hauteur de 25 000€ également." De quoi envisager un budget certes ric-rac, mais qui pouvait tenir.
Mais les découvertes se sont enchaînées. Factures de l'association imputées à la structure pro, créances à hauteur de 80 000€ qui ne seront jamais payées par des clients... Sans compter la baisse de subvention des collectivités publiques. Aujourd'hui, le club peut encore payer les salaires du mois de janvier, mais pour après, rien n'est moins sûr. "On doit rembourser des dettes de la saison dernière", peste le président. "On encaisse le coup, mais la trésorerie ne donne pas beaucoup de visibilité. Nos partenaires nous restent fidèles, mais avec le contexte actuel, c'est dur d'en démarcher de nouveaux. Il faut qu'on arrive à valider cette saison pour pouvoire repartir sur des bases saines la saison prochaine, que ce soit en Proligue ou à l'échelon en dessous." Il sera alors temps de retravailler et de restructurer le budget pour conserver une activité handball dans l'Eurométropole, notamment à destination de tous les jeunes qui fréquentent le Creps ou le Pôle Espoir.
Côté terrain, on essaye de rester concentrés. "C'est un groupe héroïque malgré les difficultés", glisse le coach Louis Chaudeur. Le capitaine Yvan Gérard reconnaît que "la situation n'est pas neutre, mais notre mission, c'esst de se maintenir. On s'entraîne fort pour y parvenir. La situation financière, c'est une pression de plus, mais on vit avec".
Comment faire ?
Le dernier espoir du Strasbourg Eurométropole Handball est de lancer une campagne de financement participatif. Le montant n'est pas anodin : 250 000€ à aller chercher en deux mois. "On va établir un rétro planning et faire un premier point fin février. Ce serait bien qu'on soit à 100 000€. On veut y croire. Je suis un éternel optimiste... Je me rappelle que Cesson-Rennes avait réussi ce pari il y a quelques années, alors pourquoi pas nous ?"
> Le lien pour donner quelques euros (ou plus) au Strasbourg Handball
HUMEUR
A quand une fusion avec Sélestat ?
C'est un vieux serpent de mer, et tout le monde se renvoie la balle. Oui, Sélestat a porté le handball alsacien depuis des années, mais son développement est forcément limité par sa position géographique, sa densité de population et son entourage économique. Strasbourg, de son côté, n'a pas l'expérience et le vécu du plus haut niveau du SAHB, mais peut amorcer une autre dynamique. Il y a quelques années, un rapprochement a été entamé, mais ce dossier reste bien planqué. Il y aurait tout à construire, tout à imaginer pour enfin bâtir le grand club que l'Alsace, terre de handball, mérite. Aujourd'hui, "ce n'est pas possible parce que notre situation financière ne nous permet pas de discuter", précise Clément Huber. "Le jour où on est sain économiquement, on reprendra cette discussion. Il ne faudra pas faire l'erreur du passé qui consiste à dire maintenant qu'on est autonome on va avancer seuls. Il faudra en discuter avec les collectivités et on essaiera de faire ce qu'il y a de mieux pour le handball alsacien. Je n'oublie pas Plobsheim, Molsheim, les clubs forts de la région. On n'écartera pas ces possibilités."
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Ecoutez ce qu'en disait Christian Omeyer, le président du SAHB, en avril 2022 (séquence à partir de 9'10).