Le Racing et ses légendes en livre
Publié : 15 mai 2023 à 15h10 - Modifié : 16 mai 2023 à 15h44 par Sébastien RUFFET
Le journaliste Julien-Thomas Will en compagnie de Rudy Carlier
Crédit : @DR
Notre confrère des DNA Julien-Thomas Will a compilé dans un même livre une vingtaine de chroniques sur ces joueurs qui ont écrit la légende du Racing Club de Strasbourg. De quoi ouvrir la malle aux souvenirs et apprendre encore des choses sur la vie du club phare de l'Alsace.
Forcément, on s'est croisé à la Meinau. Julien-Thomas y est régulièrement pour les DNA, comme je le suis pour Top Music. L'occasion d'échanger autour de livre, "Ils ont fait la légende du Racing", édité par la Nuée Bleue.
L'origine du projet d'abord... A quel moment on lance ce livre ?
A la base, c'est une chronique qu'on a dans les DNA. J'avais un peu cette idée derrière la tête, et puis à un moment, il y a le confinement, un peu moins de sport à chroniquer et un peu plus de temps pour explorer de nouveaux horizons... Je me suis dit je me lance, je vais aller voir les anciens joueurs du Racing et voir ce que ça donne. Le premier c'était David Zitelli, c'était très sympa et riche en anecdotes. On a élargi petit à petit, et puis les retours étaient sympas, des lecteurs, des confrères, des joueurs, et de fil en aiguille on est arrivé à 40, 50, 60 portraits. Là est née l'idée d'en rassembler quelques uns, pas tous, pour en faire un livre sympa.
Tous ceux que tu as interrogé étaient par définition vivants... C'est un regret pour toi de ne pas proposer de portraits de joueurs plus anciens dans l'histoire du club ?
Bien sûr ! Là, ça commence dans les années 1950 mais le Racing c'est plus de 100 ans d'histoire... Oscar Heisserer, Oskar Rohr, René Hauss, il y en a plein ! Mais parfois il y a d'autres joueurs qui me parlent d'eux, donc on arrive à avoir un petit portrait en creux, dont les coéquipiers perpétuent le souvenir.
Tu l'as dit, une soixantaine de chroniques... Il en reste 21, quels ont été les critères pour cette sélection finale ?
C'était très dur de choisir ! (rires) L'idée c'était d'avoir un peu toutes les décennies, pour voir aussi l'évolution du club et du football. Après, on voulait aussi des destins différents : des joueurs qui ont brillé, d'autres au parcours plus heurté, parce que le football c'est pas toujours tout rose. On a un peu ciblé aussi sur les Alsaciens, avec pas mal de joueurs du cru. On a essayé de diversifier les profils. Il y a des gens qui ont marqué, mais qui ne sont restés qu'un an comme Djorkaeff, et d'autres qui sont restés plusieurs années comme Gilbert Gress. On voulait un petit patchwork de ce qui a fait le Racing depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Je te cache que j'ai été effectivement surpris de voir le jeune Djorkaeff, qui fait une super saison en Ligue 2, mais ce n'est pas une star à ce moment, et il ne reste qu'un an... Surpris aussi de voir un Billy Ketkeophomphone, voire un Jérémy Blayac, même si j'ai beaucoup d'affection et de respect pour eux. Qu'est-ce qui a guidé les choix par rapport aux joueurs plus récents ?
Parfois c'était aussi des questions d'opportunité, et dans la série des DNA, on essayait de caler le portrait avec l'adversaire que rencontrait le Racing le week-end, donc ça nous a aiguillé sur certains profils comme Billy ou Jean-Philippe Sabo. On voulait aussi avoir des témoignages de gens qui ont connu les moments plus compliqués. Billy, c'est le dépôt de bilan, Jean-Philippe, c'est la renaissance, Jérémy c'est le retour en Ligue 1... Voilà, c'est aussi un peu subjectif, et je peux comprendre qu'on ne soit pas forcément d'accord avec les choix !
"Il y a parfois des histoires insoupçonnées, mais qui sont les plus belles" - Julien-Thomas Will
Parmi tous les portraits, y a-t-il eu pour toi une rencontre particulière ? Avec plus d'émotion par exemple... ?
Alors, c'est quelqu'un que j'ai eu au téléphone, parce qu'il est en Turquie, c'est Pascal Nouma (sourire). Il a été fidèle à l'image qu'on a de lui : entier, incroyable, des anecdotes à foison, blagueur... On sent qu'il avait envie de partager, il avait de grands éclats de rire à chaque fois qu'il me racontait quelque chose, notamment avec Duguépéroux. C'était un bonheur d'avoir un client comme ça, qui se livre, qui a une joie communicative.
En tout cas, on voit, grâce à ce livre, que même si on a l'impression de bien connaître le Racing, on peut encore apprendre beaucoup de choses !
Moi le premier ! Quand on me raconte certaines choses des années 1950, 1960... On a du mal à imaginer ce qu'était le football de l'époque. Les transports, les salaires, c'était pas du tout la même chose ! C'est ce qui me motive aussi : faire découvrir des choses aux lecteurs, leur apprendre des choses sur leur club de coeur. C'est la grande histoire par le petit bout de la lorgnette. C'était amusant à écrire, et j'espère que c'est amusant à lire.
Une question traditionnelle pour finir : le portrait que tu n'as pas encore écrit et que tu aimerais beaucoup faire ?
Je n'ai pas encore fait beaucoup d'étrangers, et je pense que je vais essayer d'en faire un peu plus à l'avenir. Par exemple, j'ai croisé il y a quelques heures Alexander Vencel, qui est quand même quelqu'un d'emblématique. Alexandre Mostovoï aussi... Peter Reichert... Ces étrangers ont toute leur place dans l'histoire du Racing, et souvent ce sont des joueurs qui ont été emblématiques, qui ont marqué le club et ses supporters. Après, les noms ne font pas tout. Ce n'est pas parce qu'on a des noms qui claquent qu'on a forcément des belles histoires à raconter. C'est aussi ce qui m'a poussé vers des joueurs peut être moins connus mais qui ont beaucoup de choses à dire, et leur histoire n'est pas moins importante. J'ai mes petits chouchous, comme tout le monde, mais je me laisse aussi porter par ce qu'on me dit. Il y a parfois des histoires insoupçonnées, et qui sont les plus belles.
Julien-Thomas Will / @DR
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