Dis Estelle, c'est quoi un artiste en résidence ?
11 février 2022 à 10h47 par Sebastien Ruffet
En plus de la matinale de Top Music, Estelle est aussi membre des Redlight Dreams, groupe de pop-rock, qui a pu bénéficier d'une semaine de résidence au Millénium, à Haguenau. Mais à quoi ça sert exactement ?
Qui n'a jamais entendu parler d'un artiste "en résidence" ? Qu'il soit musicien ou comédien, il semblerait que ce soit un passage obligé. On a profité que notre Estelle soit justement en résidence à Haguenau pour poser quelques questions à l'équipe des Redlight Dreams. Au casting : Estelle (chant), Arnaud (guitare) et Maxime (basse).
C'était quoi le but de cette semaine ?
Estelle : Le but c'est de parfaire chaque détail, de la musique, de nos tenues, de comment on va bouger pour qu'à la fin on dégage un show de 50 minutes aux petits oignons, pour qu'on puisse présenter à chaque fois le même spectacle, avec la même qualité. On n'a pas le même son en répète, le matériel n'est pas le même, on n'a pas de lumières. Là, sur scène, les lumières sont adaptées, c'est pas quelque chose que tu peux faire dans une salle de répétition. Le jeu de scène, comment on va se placer, on peut vraiment se mettre dans les conditions du réel. Sur scène, est-ce qu'on s'entend bien...? C'est dans un souci de pouvoir reproduire le show à l'identique.
Pendant 5 jours, quels étaient les points de détail ?
Arnaud : C'est une résidence technique, donc le but c'est de pouvoir sortir une fiche technique au propre, pour pouvoir transmettre un document précis de nos besoins. D'un point de vue du son, mais aussi d'un point de vue lumière, c'est pour avoir une homogénéité et quelque chose de propre où qu'on se produise. On avait un planning par créneaux de deux heures sur l'ensemble de la résidence... Dans les faits, c'est plus compliqué ! On avait un objectif par jour, que ce soit le son, la lumière, les installations, les instruments, les réglages... On avait tout prévu pour les 5 jours où on est sur place. C'était quelque chose qu'on avait envie de faire. Avec le Covid, ça a rallongé les délais, et c'était une deadline qui nous a mis un petit coup de pied dans le cul ! On est à nouveau sur scène, ça remotive les troupes !
Une résidence, c'est un passage obligé pour un groupe en voie de professionnalisation ?
Maxime : L'objectif c'est de montrer que le projet est pro, donc d'avoir des images, de montrer que c'est un show bien ficelé, de pouvoir le proposer tel quel pour trouver des dates. C'est beaucoup plus pro quand tu pars sur une résidence, et que tout est carré. On va essayer de filmer le concert et d'enregistrer ce que ça donne.
Estelle : C'est surtout pour les pros, pour montrer aux programmateurs. C'est pas vraiment pour montrer au public. Le public, ce sera quand on aura été programmé. Là, on fait un concert de fin de résidence (samedi 12, ndr), on a invité nos proches, collègues et amis qui viendront voir à quoi va ressembler notre show.
Maxime : C'est presque un crash test. Pendant les 5 jours, tu testes tout ce qui est possible de faire, ça aboutit sur le concert et le public te dis à la fin si ça accroche ou pas. C'est la première fois qu'on présente nos titres, rien n'est sorti, rien n'a été mixé. Le but, c'est pas de vendre nos titres là. Le but, c'est de tester les choses, et après d'ajuster.
Estelle : Une résidence, c'est pas une répétition. On va peut être jouer 20% du temps. Là c'est tout l'aspect technique du show, comment nous, musiciens, on s'entend. Musicalement, c'est pas là qu'on va faire nos arrangements, qu'on va se dire "ah tiens, le bridge là, on pourrait le jouer différemment". Ça n'a rien à faire dans une résidence.
Maxime : Le but, c'est en termes de lumière, d'ambiance, d'atmosphère... C'est un tableau, une musique par ambiance. Comment on peut la reproduire sur scène niveau lights, niveau ambiance, niveau musicialité des sons que tu veux faire ressortir, et voir le public réagir par rappport à ça, parce que finalement c'est la première fois que tu présentes tes titres live, dans des conditions pro.