Dons de fournitures scolaires : record à Strasbourg

Les fournitures scolaires sont déjà dans la tête de tous les parents. Cependant, les allocations de rentrée de la CAF ne sont pas versées aux familles en grandes précarités. C’est pour cela que le Secours populaire et Caritas se mobilisent chaque année afin de permettre aux familles en difficulté d’obtenir des fournitures scolaires avant la rentrée. En tout, 1120 enfants pourront bénéficier de fournitures scolaires presque gratuites, soit quasiment deux fois plus que l’année dernière. La principale raison est un apport de la ville de Strasbourg à hauteur de 30 000 euros. Les autres produits sont des invendus qui ont été récupérés de différentes grandes surfaces ou des dons, issus de collectes organisées depuis juillet. La seule condition requise pour percevoir ces aides est de ne pas recevoir les allocations de rentrée scolaire de la Caisse d’Allocation Familiale. Camille Vega, secrétaire général du Secours populaire du Bas-Rhin, affirme que les parents « sont dans le stress de pouvoir permettre à leurs enfants de pouvoir rentrer dans de bonnes conditions. Leur objectif, même s’ils n’en ont pas les moyens, c’est de trouver tout ce qui est sur cette liste même si ce n’est pas forcément utile. » Il ajoute : « Je vous donne l’exemple des tubes de colle. Sur la liste de la rentrée scolaire, il faut que l’enfant arrive avec dix tubes de colle, c’est absolument inutile. On leur en fournit trois et on leur explique que c’est suffisant pour l’année. » La distribution est ouverte depuis lundi, sur rendez-vous, après un premier passage dans une des permanences du Secours populaire (Meinau ou Port-du-Rhin) ou de Caritas (Arc-en-ciel). Si les familles le peuvent, elles devront s’acquitter de deux euros par enfant pour un panier de fourniture, avec un plafond de cinq euros.

Le nombre de bénéficiaires en nette augmentation

Les personnes qui peuvent obtenir ces fournitures scolaires sont, pour la plupart, des personnes encore dans un parcours migratoire. Tous les matériels récupérés sont neufs, et présentés comme dans des allées de supermarché pour permettre aux familles de pouvoir choisir leurs propres fournitures, en toute dignité. En moyenne, à la rentrée 2022-2023, un panier pour un collégien rentrant en 6^ème est de 199,64 € selon un calcul du journal La Voix du Nord. Pour la rentrée 2023-2024, l’UFC-Que Choisir constate « une hausse de 10 % pour 137 produits », due à l’inflation. « L'inflation sur un an se situe à +14 %, portée par la flambée de la matière première de ces fournitures, la pâte à papier. Viennent ensuite le matériel artistique (peinture, pinceaux) à +9 %, puis le matériel scientifique (règles, compas) à +8 %, et enfin les stylos, crayons et feutres à +7 % », selon l’UFC-Que Choisir. Lors des distributions, Camille Vega constate qu’une grande partie des bénéficiaires « sont des familles qui sont obligées de faire des arbitrages en permanence. Au moment de la rentrée, si elles veulent fournir des affaires scolaires à leurs enfants pour qu’ils puissent rentrer avec tout ce qu’il leur faut, il va falloir qu’il y ait d’autres choses qu’elles ne paient pas. » En tout, le nombre de bénéficiaires au Secours populaire a plus que doublé de 2020 à 2022, passant de 7 000 à 22 000 personnes, dont 15 000 rien que sur le plan alimentaire. L’association tend vers sa limite de capacité due au manque de nouveaux bénévoles.

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