Eschau : Phicogis Europe fournit des préservatifs aux athlètes olympiques
5 août 2024 à 8h55 - Modifié : 18 août 2024 à 18h01 par Tom Herga
La société Phicogis Europe, basée à Eschau, a distribué 240 000 préservatifs destinés aux athlètes participant aux jeux Olympiques de Paris. Une fierté pour son gérant, Vincent Wernette, qui s’engage depuis plus de 10 ans pour la prévention des infections sexuellement transmissibles, mais pas seulement.
Paris est la ville de l’amour pour les touristes… mais aussi pour les athlètes ! Phicogis Europe, basée à Eschau, distribue 240 000 préservatifs, aussi bien masculins que féminins, à destination des 15 000 athlètes participants aux jeux Olympiques. L’entreprise, spécialiste dans le matériel de prévention des infections sexuellement transmissibles, a remporté un appel d’offres européen début mars pour fournir des préservatifs aux compétiteurs. Au-delà de l’aspect économique - la vente représentant seulement 2,2 % du chiffre d’affaires de la société - c’est avant tout une fierté et un bon coup de projecteur pour la firme et son gérant Vincent Wernette. « C’est une joie immense ! C’est quelque chose qui me touche particulièrement, étant sportif par le passé. Participer à un événement planétaire auprès d’athlètes de très haut niveau, ça fait plaisir ! », explique l’originaire d’Obernai.
Un pack de bienvenue
Les préservatifs sont distribués dans les villages olympiques, à Marseille, Lille, Châteauroux, Paris et Tahiti. Chaque athlète reçoit à son arrivée un pack contenant deux préservatifs et des distributeurs en libre-service sont disponibles pour ceux voulant prolonger le plaisir ! Dans le détail, ce sont : 210 000 préservatifs masculins avec gel lubrifiant, 10 000 préservatifs sans latex, 20 000 préservatifs féminins et 2 000 digues buccales distribués à la demande de Paris 2024. L’organisation de cette distribution était restée secrète. « Le cahier des charges était très compliqué. Il y avait plus de 200 pages de texte confidentiel. Il y a énormément de normes puisque le préservatif est un dispositif médical », rappelle Vincent Wernette, qui travaille avec le ministère de la Santé et la Haute Autorité de Santé.
Les différents produits mis à disposition des athlètes olympique / @Document remis - Phicogis Europe
Un développement à l’international
Ingénieur en génie civil de formation, Vincent Wernette voulait donner du sens à sa vie. En 2013, il rachète la société Phicogis Europe et, depuis, l’entreprise a vendu plus de 100 millions de préservatifs. En complément, Vincent a imaginé et développé plusieurs outils de prévention. « Nous faisons également du lubrifiant. J’ai développé des autotests de drogue avec la même fiabilité que ceux qu’utilisent les forces de l’ordre. Je produis des kits de soirées dans les festivals comprenant des préservatifs, des bouchons d’oreille et des éthylotests », détaille-t-il. Il a également créé le FDG, le « French Drink Gard », qui est une protection compatible avec n’importe quel type de verre afin d’éviter d’avoir de la drogue dans son gobelet. Cette « capote de verre » se vend désormais sur l’ensemble du continent américain et européen et se développe en Afrique.
Être utile aux autres
L’entrepreneur, à la tête de six employés, réalise également des conférences afin de sensibiliser le grand public sur l’utilisation du préservatif. « Il y a une grande méconnaissance des personnes qui utilisent le préservatif quotidiennement. Elles ne savent parfois même pas comment ouvrir l’emballage », raconte le gérant qui fournit également l’ensemble des associations de prostituées, de clubs échangistes, libertins et gays. Aider les autres, être utile, ont toujours été des éléments moteurs pour Vincent. « Cela fait partie de mon ADN. Je suis passé d’un domaine industriel dans lequel on est seulement des numéros et où l’informatique fait tout, à être en contact régulier avec des hôpitaux, des chercheurs, des médecins. Ce côté humain me plaît beaucoup et mes enfants grandissent ! Trouver des moyens de protection lors de soirées, voilà ce qui me motive et m’anime ! », avoue-t-il.
La reconnaissance d’organismes mondiaux sur la qualité de ses produits a confirmé le succès de l'entreprise de Vincent. Il réfléchit d’ailleurs à la création d’un site internet donnant la possibilité de commander ses productions en ligne.
Quelques chiffres : Le préservatif est arrivé dans les années 1980 avec l’apparition du sida ou VIH. D’après l’Organisation mondiale de la santé « En 2022, 630 000 personnes [480 000 à 880 000] sont mortes de causes liées au VIH et 1,3 million [1,0 à 1,7 million] de personnes ont contracté le VIH. Il n'existe pas de moyen de guérir l'infection à VIH. » |