IS24 : entre les gouttes, du grand tennis
24 mai 2024 à 15h14 - Modifié : 27 mai 2024 à 7h35 par Sébastien RUFFET
Les organisateurs des Internationaux de Strasbourg ont tiré un premier bilan de cette semaine de compétition. Un passage en WTA500 bien digéré, qui a sensiblement augmenté le niveau des matchs proposés au public... Seul bémol, la météo.
Denis Naegelen, président des IS, et Jérôme Fechter, le directeur du tournoi, ont organisé leur traditionnel petit-déjeuner du vendredi matin, jour de demi-finales. L'occasion de dresser un premier bilan de cette semaine de tennis à haute intensité, la première labellisée WTA500. "On travaille pendant un an de manière très intense et le ciel nous a un petit peu gâché la fête", a d'emblée souligné Jérôme Fechter. Tout avait pourtant bien commencé avec "des matchs du premier tour qui auraient pu être des finales par le passé", avec un temps magnifique et des tribunes pleines. L'arrivée de la pluie a forcément compliqué les choses en termes de fréquentation, vu qu'il a été difficile pour les spectateurs de se projeter à travers les différentes interruptions de jeu. "On ne peut pas forcer les gens à acheter un billet quand il pleut", poursuit le directeur du tournoi. Et forcément une mauvaise nouvelle que la moitié des billets sont achetés pendant la semaine du tournoi.
La dernière d'Alizé Cornet, le parcours de Clara Burel
La météo a donc été au centre des discussions, avec un oeil constant sur les différentes applications de prévisions météorologiques, eclipsant parfois le niveau exceptionnel des matchs tout au long de la semaine, et des moments de grande émotion, comme l'hommage rendu à Alizé Cornet, qui mettra un terme à sa carrière après Roland-Garros. Denis Naegelen ne cachait pas sa fierté d'avoir offert à Cornet une belle sortie à Strasbourg, malgré la défaite au premier tour : "Alizé a été à la tête du tennis français depuis bientôt 15 ans. C'est 12 participations aux IS, c’est une femme intelligente..." Jérôme Fechter surenchérit : "Elle a été super touchante. Elle a eu la volonté de ne rien lâcher, d'être perfectionniste jusqu'au bout. On retiendra sa niaque."
Et pour cette édition 2024, les organisateurs retiennent aussi le beau parcours de Clara Burel, stoppée en quart de finale par Danielle Collins. "Clara Burel a fait honneur à la France", estime Denis Naegelen. "Le tennis féminin français se cherche un peu et Burel est capable de battre n’importe qui rien qu’en les usants." Et quand Naegelen estime que ce tennis tricolore "manque d'une super championne", il garde la foi en cette jeune génération incarnée par Clara Burel, Diane Parry ou Fiona Ferro.
Le passage en WTA500 incite aussi les joueuses à se bagarrer davantage, y compris avec Roland-Garros en approche. Une demi-finale offre ainsi 195 points, alors qu'il fallait gagner le tournoi pour obtenir 250 points en format WTA250. Résultat : aucun sentiment de fin de match "lâchée", ni abandon pour de vagues douleurs. L'intensité est au rendez-vous et avec les points et la dotation financière en hausse, les classements ont aussi été tirés vers le haut. "Le cut était à 35, c'était Leylah Fernandez, qui a fait une finale d'US Open l'an passé", rappelle Jérôme Fechter.
Horizon dégagé, stade à imaginer
L'avenir sportif semble assuré à Strasbourg, même si le débat sur le futur central en dur risque fort d'être animé. Pour l'heure, les Internationaux de Strasbourg bénéficient d'une dérogation, mais les règlements de la WTA sont clairs : il faudra d'ici trois ans un central de 5 000 places avec des tribunes en dur. Denis Naegelen estime qu'il "n'est pas très sain de construire ça pour seulement 10 jours par an. Il faut que cette enceinte sportive soit utilisée pour autre chose, mais toujours avec cette constante de l'éco-responsabilité. Il y a de toute façon la nécessité d'avoir une maîtrise totale de notre outil de travail." Pour l'heure le court central semble faire le boulot, et offre de très belles conditions de jeu et d'accueil pour le public. Les organisateurs concèdent qu'il y a encore un travail à porter sur les courts 1 et 2, pourtant bien agencés avec une tribune commune qui permet de passer d'un match à l'autre en quelques secondes. "Tout est réuni ici pour créer un magnifique endroit", conclut Jérôme Fechter, tourné avec appétit vers l'avenir.
Dans quelques jours, on connaîtra les chiffres officiels, mais cette première édition en WTA500 a déjà donné de belles indications pour les prochaines années.
Jérôme Fechter et Denis Naegelen / @Top Music - JS