La Revue Scoute revient pour rire de tout

Publié : 6h00 par Sébastien RUFFET

Revue Scoute
La politique, terrain de jeu favori de la Revue Scoute
Crédit : @Fabrice Mercier

Les comédiens de la Revue Scoute vous donnent rendez-vous le 16 janvier pour le début de la nouvelle campagne. "A Star is Burnes", c'est le nom de ce nouveau spectacle, où, encore une fois, la troupe ne se privera jamais d'un bon mot. Quitte à titiller à certains esprits chagrins.

C'est une grosse machine qui s'apprête à rouler sur l'Alsace. La Revue Scoute, un spectacle satirique, musical, humoristique et indémodable, qu'il faut avoir vu une fois dans sa vie. Avec une vingtaine de saisons à son actif, Muriel Rivemale écarte toute idée de routine : "C'est un tsunami qui nous tombe dessus, il faut surfer sur cette vague, on s'implique, on écrit des sketchs, certains sont acceptés, d'autres refusés, ils sont remaniés." Fayssal Benbahmed, arrivé plus récemment, confirme que c'est impossible de se lasser quand on est comédien, car "l'actu change d'année en année. On doit fabriquer quelque chose de drôle à partir de quelque chose de triste, angoissant, et on doit en rire. Il faut que ça fasse rire". 

Chaque jour, les comédiens répètent, à la fois leurs sketchs, mais aussi les chansons et les chorégraphies. Tout en restant "à l'écoute de l'actualité", confie Fayssal. "On n'est pas à l'abri qu'un nouveau sketch arrive !" Et quand on voit le pyasage politique français et alsaciens des dernières semaines, nul doute que des séances d'écriture se sont organisées jusqu'au dernier moment. 

Make Alsace Great Again

Pour cette Revue Scoute 2025, la politique sera encore une fois au menu, avec une affiche qui laisse peu de place au doute : Donald Trump habillé en Alsacienne. "On un peu mélangé l'actu locale avec l'actu internationale", explique Fayssal. "Trump en Alsacienne, avec des porte-jarretelles aux couleurs de l'Amérique, et ça devient Lady MAGA : Make Alsace Great Again ! En fait, c'est une affiche qui annonce un foisonnement de sujets, le monde vu par les Alsaciens." 

Le tram nord, les élections municipales qui approchent, Jeanne Barseghian, autant de sujets qu'on retrouvera, mais en dosant, parce qu'on "n'est pas sûrs que ces sujets strasbourgeois intéressent les gens à Muntzenheim", note Fayssal. Muriel rappelant par ailleurs qu'au fil des représentations, "le spectacle s'étoffe, il y aura peut être des coupes, des sketchs qui s'en vont, on ne sait pas. Les personnages s'étoffent, et généralement ça gagne en muscle."

Un humour qui change

Avec le rajeunissement de la troupe, le public a aussi un peu rajeuni. "Les écritures se sont diversifiées", note Muriel Rivemale. "C'est bien d'avoir de nouveaux sons de cloche, de nouvelles personnes." Ce qui fait aussi dire à Fayssal Benbahmed que la Revue Scoute, "c'est une institution. Il faut y venir avec beaucoup d'humilité, personne n'est irremplaçable." 

La grande question, quand on aborde l'humour, c'est la pertinence de rire de tout, avec ou sans tout le monde. Un sujet que Muriel prend avec des pincettes : "L'humour, les références ont changé, ça apporte de nouvelles choses. Les sensibilités ont évolué. Il y a des personnages qui peuvent être très macho ou très sexistes, qui peuvent heurter des générations plus jeunes. On essaye de ne pas se sensurer. Il ne faut pas oublier que ce sont des personnages, quand on a une phrase très sexiste, c'est qu'on dénonce ce comportement." Fayssal confirme qu'on peut tout se permettre à partir du moment où "il y a cette lecture efficace qu'on offre au spectateur : c'est un personnage qui le dit, c'est pas nous qui le disons. Tant que le public le comprend bien, on peut tout mettre sur la scène. La seule limite ce serait la méchanceté gratuite, mais la grande règle, c'est "est-ce que c'est drôle ?" Si c'est drôle, on prend."

La grande force de la Revue Scoute, c'est d'être drôle, justement. Dans une époque à bien des égards triste et déprimante, il faut trouver des instants d'évasion. Fayssal conclut : "Je pense souvent aux Guignols de l'Info. On est dans une époque plus terne, où on a plus trop l'occasion de rire de ce qui nous arrive dans l'actualité, et nous on a la chance de continuer de faire ce même métier de se moquer des politiques, de la vie, ça provoque des rires libérateurs, et ça fait du bien."

 

Pas toujours simple de garder son sérieux ! / @Fabrice Mercier