Le musée Unterlinden regarde vers l'avenir

Unterlinden est connu à travers le monde entier pour le merveilleux Retable d'Issenheim. Une pièce exceptionnelle en tous points, qui bénéficie depuis peu de la technologie, avec un casque de réalité virtuelle qui permet de le reconstituer intégralement - alors que les panneaux sont aujourd'hui exposés séparément. Le numérique et les nouvelles technologies sont d'ailleurs utilisés à merveille dans ce parcours qui a tout d'initiatique. Dans une partie archéologique du musée, le visiteur peut s'amuser à découvrir à quoi ressemblaient les objets exposés, aujourd'hui rongés par la rouille ou éreintés par le temps, et les faire bouger en 3D. Une façon de dynamiser un musée qui essaye d'imaginer à quoi il ressemblera dans 170 ans. 

11 personnalités pour retracer l'histoire du musée

Si le musée Unterlinden est alimenté depuis toujours par les quelque 500 membres consécutifs de la Société Schongauer (dont 7 femmes !), il a fallu passer par une sélection et quelques critères sélectifs. Chloé Héninger, l'attachée de conservation, l'a expliqué lors d'une visite spéciale, et on pourrait le résumer ainsi : des personnalités qui ont apporté quelque chose de visible, et durable dans le temps. Seulement 11 ont ainsi passé le tamis qui devait aussi correspondre au parcours à travers les salles, et les résonances avec les différentes époques des oeuvres exposées. Ces personnalités dressent ainsi un panorama chronologique des différents apports et contributions au musée. 

La visite débute ainsi avec le sculpteur colmarien Auguste Bartholdi, auteur d'une monumentale fontaine au coeur du couvent-musée - aujourd'hui démontée, mais qui revit grâce à la 3D numérique. Théophile Klem, à qui l'on doit l'hypothèse de restitution du couronnement sculpté du Retable, l'archéologue Madeleine Jehl, Edmond Fleischhauer et son importante collection d'arme ou encore les donateurs Jean-Paul Person et Jean-François Jaeger vont ainsi guider le visiteur. 

Parmi les rares femmes qui ont marqué l''Histoire d'Unterlinden, on s'arrête sur Florine Langweil, mère abandonnée, criblée de dette, qui va devenir la première grande spécialiste de l'art asiatique. Sa boutique florissante à Paris, lui permettra d'acquérir de nombreuses oeuvres qu'elle lèguera aux différents musées alsaciens, considérant que les musées parisiens ont déjà tout ce qu'il faut. Et c'est ainsi qu'Unterlinden peut exposer un Renoir. 

C'est ainsi l'occasion pour les Colmariens et les Alsaciens en général de découvrir ce magnifique musée, récemment rénové et étendu. Parce qu'Unterlinden, c'est beaucoup plus que le Retable d'Issenheim. C'est l'Histoire de l'Alsace et des Alsaciens. 

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