Lina, quatre mois déjà

Les Dernières Nouvelles D'Alsace révèlent, que la jeune Lina, portée disparue depuis le 23 septembre dernier, a porté plainte il y a un peu plus d'un an contre deux jeunes adultes pour viol. Les faits se seraient déroulés lors d'une soirée organisée au domicile d'un des jeunes hommes, le 4 mai 2022. Ils étaient quatre lors de ce soir de mai : la jeune Lina accompagnée d’une amie et d'un proche du jeune homme. L'adolescente, alors âgée de 13 ans et 8 mois, aurait eu des rapports sexuels forcés avec les deux jeunes majeurs. Quelques semaines plus tard, le 27 juin 2022, Lina porte plainte pour viol, en compagnie de sa mère, à la gendarmerie de Schirmeck. Elle déclare avoir été violée par les deux hommes lors de cette soirée. Au moment de l’enquête, les deux accusés reconnaissent avoir eu des relations sexuelles avec la jeune fille mais nient fermement le viol en assurant aux enquêteurs que les rapports étaient consentis selon les informations révèlées par le quotidien local alsacien.

Une plainte classée sans suite 

À la suite de cette enquête et pour cause "d'infraction insuffisamment caractérisée" la plainte est classée sans suite par le parquet de Saverne. Une décision surprenante, d'autant plus quand l'on se souvient que la jeune adolescente était seulement âgée de 13 ans au moment des faits qu'elle avait dénoncé. Pour rappel, depuis la loi du 21 avril 2021, en dessous de l'âge de 15 ans, qui correspond à la majorité sexuelle en France, il est impossible de rechercher un consentement. La décision de classer ce dossier sans suite, avec une plaignante aussi jeune peut donc, à juste titre, soulever des interrogations. La mère de Lina, Franny Groll, n’a jamais été informée du classement sans suite de la plainte de sa fille, selon les dires de Maître Matthieu Airoldi, son avocat, recueillis par les Dernières Nouvelles d’Alsace. “On s’étonne d’autant plus vivement qu’on nous avait dit qu’une confrontation allait être organisée entre Lina et les deux hommes qu’elle met en cause. Or, cette confrontation n’a jamais eu lieu. C’est d’autant plus bouleversant pour la maman qu’elle n’a eu de cesse de demander que l’enquête vérifie si des liens pouvaient exister entre les deux dossiers”, ajoute son défenseur.  Lors de la disparition de Lina, les enquêteurs avaient procédé à de sérieuses vérifications des emplois du temps des deux hommes. Il s’avère finalement que tous les deux ont pu fournir un alibi solide et justifier de leur emploi du temps. Ils n’auraient donc pas de liens directs avec la disparition tragique de l’adolescente. 

La disparition de Lina quatre mois après

Pour rappel, Lina, alors âgée de 15 ans, avait été portée disparue le 23 septembre 2023,  après qu’elle eut quitté son domicile à Champenay pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, afin de rejoindre son petit-ami qui l’attendait en gare de Strasbourg. L’adolescente n’est jamais arrivée en gare de Saint-Blaise-la-Roche où elle devait prendre le train de 12h03. Son téléphone, quant à lui, a arrêté d'émettre à 11h22 précise. Deux témoins ont attesté avoir vu la jeune fille marcher sur le bord de la RD350 en direction de la gare. Aucune trace de Lina n'a été trouvée malgré les nombreuses battues et le sondage des différents points d'eau. L’enquête, qui, en premier lieu, a été confiée au parquet de Saverne, est confiée à celui de Strasbourg où deux juges d'instruction ont été saisis depuis le premier octobre. Le 2 octobre 2023, le parquet de Strasbourg annonce que l’enquête s'oriente "vers des investigations de longue haleine (...) aucune piste n'étant écartée, ni privilégiée", selon les propos rapportés par les DNA. Le mystère persiste, et l'inquiétude grandit quant au sort de Lina.

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