Struthof : au coeur des travaux de la restauration du mémorial de la déportation
27 mai 2019 à 8h31 - Modifié : 8 novembre 2021 à 12h01 par Rédaction
En travaux depuis fin 2018, le mémorial de la déportation du Struthof devrait être terminé en fin d'année. Quelques renovations sont également prévues sur la nécropole.
Frédérique Neau-Dufour, directrice du Struthof, nous explique en quoi il est important de restaurer ce mémorial :
C'est important de restaurer ce monument parce qu'il a été le fruit de la volonté acharnée des rescapés du camp de Natzweiler. Après la guerre, ils ont voulu construire ce monument en hommage à tous ceux qui sont morts dans le camp. Le monument monte jusqu'à 45 mètres environ. C'est pourquoi, quand on se promène dans la vallée de la Bruche, on l'aperçoit de très très loin. Il est un peu comme un phare qui nous rappelle ce qu'il s'est passé ici et nous appelle à la vigilance.
Le mémorial de la déportation a été construit en 1960 par l'architecte Bertrand Monnet. Construit de pierre et de béton, ce monument doit aujourd'hui être restauré car il est très dégradé : certaines pierres risquaient de se détacher. Le mémorial constituait même "une menace pour le public qui passait sur la nécropole autour", affirme Pierre Dufour, architecte en chef des Monuments Historiques chargé du projet.
Le monument gardera tout de même son authenticité : les pierres sont uniquement nettoyées, quelques unes retaillées. Une quarantaine de pierres seulement seront remplacées à cause de leur mauvais état. Ces pierres blanches seront cherchées à Hauteville, dans l'Ain. Actuellement, les ouvriers en sont à plus de la moitié du chantier. La prochaine étape est de remettre les pierres. Cette fois ci elles seront ligaturées, afin qu'elles puissent mieux tenir.
Des changements dans la nécropole
Plusieurs travaux sont également programmés dans la nécropole qui est composée de 1118 tombes. Les allées et bordures seront reprises et les talus reprofilés. Les emblèmes seront nettoyées et les plaques d'identification remplacées. Une végétalisation est également prévue.
L'entreprise Léon Noël, accompagnée de quelques sous-traitants est en charge des travaux. Une quinzaine de personnes travaillent chaque jour sur ce chantier de restauration.