Antoine recherche AVS désespérément
17 septembre 2019 à 8h00 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h54 par Céline Rinckel
Il n’y a pas assez d’auxiliaire de vie scolaire, d’AVS, dans les écoles. Lors de cette nouvelle rentrée - et comme chaque année - de nombreux enfants ne bénéficient toujours pas de leur AVS alors qu’ils y ont droit. Nous avons rencontré les parents d’Antoine de Hilsenheim qui attendent toujours l’AVS de leur garçon.
Le Collectif Citoyen Handicap estime à environ 250 le nombre d’enfants sans AVS en Alsace (les AVS sont aujourd'hui appelés AESH : accompagnant d'élève en situation de handicap). Des parents en colère saisissent la justice, et le collectif appelle à une manifestation devant les rectorats ce mercredi.
Antoine, un enfant parmi tellement d'autres
A Hilsenheim, Fabienne et Raphaël sont les parents d’Antoine, cinq ans. Il est scolarisé en grande section de maternelle. Après un difficile parcours pour avoir un AVS (bilan avec une psychométricienne et une orthophoniste, suivi par un pédopsychiatre, etc.), les parents d’Antoine doivent maintenant mener un autre combat : qu’Antoine ait enfin son AVS en classe.
C’était très difficile d’avoir cet AVS. On a dû faire appel parce que la première fois ça a été refusé. Et on a fait appel début juillet pour remonter le dossier, revoir une spécialiste pour Antoine. La décision a été prise début août pour qu’Antoine ait une AVS le 1er septembre, le jour de la rentrée. / Fabienne, la maman d’Antoine
Et l’AVS n’est pas du luxe pour les enfants, mais une aide précieuse et indispensable.
Pourquoi Antoine il a besoin d’une AVS ? Antoine a besoin d’un soutien, d’un petit guide qui le dirige vers certaines tâches : dessiner, colorier, mettre les chaussures, au niveau concentration. Il a toujours besoin d’un petit soutien, et il a aussi son petit côté rêveur.
Des parents dans l'attente
Deux semaines après la rentrée des classes, Antoine n’a toujours pas d’AVS. Le papa d’Antoine ne cache pas qu’il est prêt à aller beaucoup plus loin dans ses actions pour se faire entendre : "manifester pourquoi pas, saisir le tribunal…ou alors s’enchaîner à la grille du rectorat".
La déception tout simplement : parce qu’on se dit, il en a besoin. Mais ça n’est pas qu’Antoine qui en a besoin, c’est beaucoup de cas : 250 cas, on se dit c’est pas possible. Il y a 250 cas et Antoine il fait partie de ces cas. J’ai envie de me battre et je continuerai à me battre.
Si les parents d’Antoine sont soutenus par la directrice de l’école maternelle et par l’enseignante, cela ne suffit pas. "On ne se fait pas d’illusion", explique la maman d’Antoine, qui va se battre pour son fils "il y a droit, pourquoi elle (AVS) n’est pas là ?".
On a rien. On attend un coup de fil depuis 48h : on n’a pas de réponse. On a appelé la cellule AVS : leur messagerie est bouclée. J’ai dit maintenant on ira jusqu’au Rectorat, porter plainte. On ira plus loin. On va se battre pour Antoine.
Comme Fabienne et Raphaël, les parents d’enfants en attente d’AVS vont manifester ce mercredi dans le Rectorat à Strasbourg.