Vendu en France mais sans lait français ?

22 mars 2021 à 11h29 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h10 par Sebastien Ruffet

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La précision pourrait disparaître des bouteilles vendues en France / @TopMusic

Les jeunes agriculteurs du Haut-Rhin dénoncent une décision du Conseil d'Etat qui invalide l'obligation de porter la mention "lait français" sur les produits laitiers vendus en France. 

A l'origine de la contestation de cette mention obligatoire, le groupe Lactalis. On imagine le géant de l'agroalimentaire se fournir un peu partout en Europe, et la provenance 100% française a dû lui poser quelques problèmes. Mais ça, ce n'est pas le problème de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Haut-Rhin, pour qui cette mention était l'assurance de pouvoir écouler leur lait, a minima sur le marché intérieur. Cette obligation de mentionner le "lait français" remonte au 1er janvier 2017 et a même fait des émules dans d'autres pays d'Europe, soucieux de préserver leurs éleveurs locaux et d'assurer des circuits un peu plus courts. 

Dans un communiqué commun, les éleveurs Haut-Rhinois ont donc réagi assez vivement : 

"La Fédération Nationale des Producteurs de lait, Jeunes Agriculteurs Haut-Rhin et la FNSEA du Haut-Rhin regrettent profondément cette décision et dénoncent l’attitude irresponsable d’un acteur économique qui va à l’encontre de la reconnaissance du travail des éleveurs laitiers français. En donnant raison à Lactalis, le Conseil d’Etat empêche les consommateurs de connaître la provenance de leur alimentation, et de choisir librement les produits qu’ils consomment.
Cette décision est à contre-courant de l’Histoire puisqu’un certain nombre d’autres Etats membres ont entre-temps rejoint la France dans sa démarche. Qu’un tel texte fondateur ait pu être remis en cause alors même qu’il est créateur de valeur pour la Ferme France et permet d’informer le consommateur sur l’origine et la traçabilité de ce qu’il consomme est un très mauvais signal. Cette décision mine en effet les efforts de longue date, engagés par les agriculteurs français pour répondre aux attentes des citoyens, qui doivent permettre à la profession agricole de se rémunérer dignement.
Face à cette décision, nous demandons à l’Etat une réaction forte." 

Une action est prévue ce mardi 23 mars devant le Leclerc de Cernay de 10h à 14h