32e de finale de la Coupe de France : un frère peut en cacher un autre
3 janvier 2024 à 15h31 - Modifié : 8 janvier 2024 à 7h10 par Sébastien RUFFET
Les joueurs de Djamel Ferdjani (à droite) rêvent d'un exploit face à Valenciennes (L2)
Crédit : @Facebook Sarreguemines FC
A part le Racing, il n'y a plus de clubs alsaciens en 32e de finale de la coupe de France de football. Alors on se tourne vers le Sarreguemines FC (R1) et son coach strasbourgeois Djamel Ferdjani, qui vont défier Valenciennes (L2) ce vendredi 5 janvier à 18h. Son frère Amar Ferdjani avait hissé le FCOSK06 en 16e de finale de la compétition l'an passé.
Il y a souvent des petites histoires derrière les grandes, encore plus quand il s'agit de football et de la Coupe de France. Une compétition mythique qui permet de mettre en valeur des amateurs, joueurs ou entraîneurs. Cette fois, c'est du côté du staff de Sarreguemines que le destin s'arrête. A 51 ans, et malgré un riche parcours de coach d'une vingtaine d'années, dont la moitié avec des jeunes, Djamel Ferdjani va connaître son premier 32e de finale de Coupe de France. "J'avais connu deux fois des 64e, avec le Vauban contre Nancy, et avec le CS Neuhof, contre Louhans", se rappelle le Strasbourgeois d'origine.
Au Neuhof, il avait pour adjoint un certain Amar Ferdjani, son petit frère, d'un an son cadet. Et la magie du football a décidé de frapper à la porte d'une fratrie dédiée à ce sport. Une passion communiquée par le papa, Tahar, parti quelque part dans les étoiles il y a quatre ans. "On lui doit beaucoup", estime Amar, aujourd'hui à la recherche d'un beau projet, après l'aventure FCOSK06. "C'était un joueur de niveau régional, mais quand tu grandis dans une cité, les parents veulent t’éloigner de tous les dangers et il avait compris que le sport pouvait nous permettre de nous développer, de nous construire."
Discussions enflammées
Réunis par le ballon, Djamel et Amar échangent, discutent, argumentent. Des fous de tactique qui peuvent passer des heures sur les plus petits détails. "C'est très pointu", aime souligner Amar. L'an passé, il avait atteint les 16e de finale avec le FCOSK06, en éliminant en 32e une Ligue 1, Clermont, aux tirs aux buts, avant de ne céder que 1-0 contre Angers, autre club de Ligue 1, en ayant eu des opportunités au cours de la rencontre. Déjà, ce match, ils l'avaient un peu préparé ensemble : "Il m’avait aussi donné des conseils l’année dernière, notamment une analyse vidéo contre Angers. Je voulais absolument qu’il vive le moment avec moi, parce qu’il avait entraîné de nombreux joueurs du FCOSK06. Je voulais qu’il leur glisse un petit mot par ci par là, car ma réussite, c’était aussi celle des autres coachs qui avaient construit l’équipe."
Alors à quelques heures de défier Valenciennes (L2), Djamel, coach de Sarreguemines - qui évolue en R1 comme le FCOSK06 l'an passé - discute avec le frangin. "On échange depuis longtemps, j’apprécie les analyses des uns et des autres, on a beaucoup de complicité, il connaît bien mes joueurs, son retour d’expérience de l’année dernière est précieux, ce sont des petits atouts à mettre de notre côté", précise Djamel. Si le quotidien des amateurs n'a pas été bousculé par cette rencontre, l'entraîneur estime qu'il y a "une porte ouverte. On va encore discuter avec mon frère pour préciser notre plan de jeu." Amar, les mains libres, a tout loisir de mettre à disposition son savoir faire à une jeune équipe de Sarreguemines qui mise sur sa fougue pour balayer les pensionnaires de L2 (voir encadré).
Le partage d'expérience, c'est la clé de la réussite selon Amar : "Sur le parcours de la saison dernière, je me suis basé sur le vécu des années précédentes, il y a le mien, et celui d’autres présidents ou entraîneurs. J’avais sollicité le président et le coach de Schirrhein de l’époque pour savoir s’ils avaient des conseils à me donner... Chaque parcours a sa particularité, mais on m’avait dit : si une équipe pro est dans le doute pendant le match, elle ne ressemble plus à rien, donc il faut y croire, si c’est déréglé, c’est déréglé, il y a un coup à jouer." C'est exactement le message que Djamel entend faire passer à ses joueurs, conscient aussi que la magie de la coupe s'est souvent exprimée dans ce petit coin de Moselle : "Si y'a bien un endroit où ça peut se passer, c’est Sarreguemines !"
Un tirage bien, mais pas ouf "C'est un tirage intéressant, même si ce n'est pas un tirage de rêve", pose Djamel Ferdjani, le coach de Sarreguemines. "On voulait un club pro, chez nous, donc c'est bien. J’ai regardé beaucoup de matchs, j’ai analysé trois de leurs matchs, j’ai un de mes amis qui est entraîneur au Paris FC, Stéphane Gilli, qui m’a donné beaucoup d’infos. On a beaucoup analysé le match contre Mulhouse (au tour précédent, 1-1, 4-5 tab, ndr), avec des retours de Fahrez Brahmia. Cela permet de grossir notre boîte à outils pour ce match. La différence avec le "06", c'est qu'il avait un effectif avec beaucoup d’expérience, des joueurs avec un bagage. Mon équipe c’est beaucoup de jeunes qui ont la vingtaine, qui ont découvert la R1 la saison dernière, c’est leur premier parcours de Coupe de France… Ils apprennent très vite, ils sont très réceptifs, un groupe qui a beaucoup de qualité mais qui doit gagner un peu en rigueur pour ne pas faire ces petites erreurs qui peuvent coûter cher. On est capable de mettre de la folie, on va essayer de l’imposer au fur à mesure, on veut sortir sans regrets, on va jouer pour le gagner. On a une équipe très joueuse, c’est la jeunesse qui s’affirme." |
La saison passée, Amar (à gauche) avait éliminé Djamel / @DR - Dom Robin
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5 janvier 2024 à 18h00
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