À Strasbourg, l’entreprise Altaïr réinvente la bonneterie

La bonneterie, c’est l’histoire d’un savoir-faire alsacien qui avait quasiment disparu de la région avant de faire sa réapparition un matin de janvier 2024. C’est l’entreprise Altaïr, basée à la Meinau, qui a pris la décision de lancer cet atelier textile dans ses locaux. À l’origine de cette démarche, une volonté affichée : relocaliser la filière textile en France tout en faisant rayonner l’artisanat local.

Créée en 2006, le Groupe Altaïr entend déjà œuvrer pour une société plus inclusive, solidaire et environnementale. En 2020, en pleine crise Covid, la société n’hésite pas à répondre aux besoins de masques chirurgicaux en tissu et se lance officiellement dans l’industrie du textile. Près de 100 personnes, dont des étudiants dans le besoin, ont été engagés pour mettre la main à la pâte et confectionner pas moins de trois millions de masques réutilisables en tissu.

Sept mois de travaux pour accueillir l'atelier de textile

La décision de sauter définitivement dans l’industrie textile se fait en 2023. Après sept mois de travaux et 700 000 euros d’investissement, la première bonneterie alsacienne a été inaugurée ce jeudi 18 janvier. Quatre énormes métiers à tisser ont été acquis pour l’occasion. Ils permettront à l’entreprise de produire entre 400 et 500 mètres linéaires de tissus chaque jour, à destination des marques de textiles françaises souhaitant produire sur le territoire. Trois types de mailles seront disponibles : le jersey, la côte et le molleton. Des matières permettant de produire t-shirts, pulls, sous-vêtements ou même écharpes d’élus.

Avec ce nouveau lieu dédié à la production textile en France, l’ensemble du procédé de confection pourra se faire au sein de l’atelier Au Fil d’Altaïr. Étude, modélisme, patronage, découpe, confection et sourcing des mailles locales… toutes ces étapes seront réalisables sur le site de la Meinau à Strasbourg. Pour les besoins plus précis, des sous-traitants français ont déjà été sélectionnés par l’entreprise. À savoir que pour les besoins de cette activité, le recrutement d’un bonnetier sera bientôt mis en place. 

"Heureusement qu’il y a des entrepreneurs qui prennent ce genre d’initiatives"

Bruno Nahan, président de la Fédération de la maille, de la lingerie et du balnéaire, a tenu à saluer « une initiative très intéressante parce qu’elle est rarissime. Heureusement qu’il y a des entrepreneurs, qui malgré des données économiques qui amèneraient à la prudence, prennent ce genre d’initiatives. Sur le long terme c’est gagnant. » La relocalisation de l’industrie textile devrait bien avoir de beaux jours devant elle.

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