A Strasbourg, un projet de brasserie un peu timbré
Publié : 22 juin 2022 à 13h15 par Sébastien Ruffet
Un vaste chantier pour un lieu exceptionnel
Crédit : @Top Music - SR
L'ancien Hôtel des Postes de Strasbourg est en pleine restructuration. 900m² vont être dédiés à un nouveau restaurant, une brasserie élégante et moderne qui gardera néanmoins quelques traces du passé postal du site.
Pour planter le décor : il n'y en a pas. Derrière la majestueuse façade de l'Hôtel des Postes, côté avenue de la Marseillaise, il ne reste pas grand chose de l'histoire d'un bâtiment inauguré en 1899. Quelques colonnes, quelques arches, un peu de grès, un bout de carrelage... Le style néogothique imaginé par les architectes von Rechenberg et Hacke en 1896 a vécu. Le designer de la future brasserie, Pascal Claude Drach, aurait aimé quelques vestiges supplémentaires : "On récupère une page blanche, très peu de choses historiques. Pourtant, quand on réinvestit un lieu comme celui-ci, on aime garder des éléments et s'appuyer dessus. Pour autant, on veut s'inspirer de l'univers postal, mettre des clins d'oeil. Mais cette absence d'éléments nous amène vers un style plus neutre, élégant, moderne."
De rares éléments historiques pourront être conservés
Pour l'heure, le nom n'est pas tranché, mais "il fera référence à l'univers de l'Hôtel des Postes, avec un peu de poésie". Vous pouvez déjà lancer vos paris !
Pour la partie technique, un gros travail a déjà été abattu. Sur les 28 000 m² en restructuration, les 900 m² du restaurant ne sont pas les plus simples à gérer. "Il y a toute une partie évacuation, aération qui doit se régler au millimètre. C'est simple, d'un point de vue structure, ça doit être parfait", souligne Jérôme Fricker, le patron du groupe Diabolo Poivre, à qui l'on doit le déjà fantastique Drunky Stork Social Club. S'il reconnaît qu'en période Covid, "le financement a été très compliqué à monter, avec six prêts différents auprès de six banques", le propriétaire des lieux se dit aujourd'hui "confiant" sur la bonne marche du projet, qui doit aboutir entre février et mars 2023. L'investissement, hors achat du bâtiment, s'élève à 4 millions d'euros. Le plus gros du budget passe dans la décoration et le design : "C'est une Cathédrale, et tu ne mets pas un carrelage premier prix dans une Cathédrale", note avec humour Jérôme Fricker.
A quoi cela va ressembler ?
Maintenant, imaginons nous en avril 2023. L'entrée majestueuse côté avenue de la Marseillaise laisse place à un grand double escalier, qui donne sur deux arches en grés. On passe un couloir qui donne à gauche sur une salle de séminaire. On pousse la porte devant nous sur un espace de 221 couverts. A droite, une cuisine ouverte, avec une vitre qui laisse voir le fourmillement aux fourneaux. En face à gauche, un immense bar de 13 mètres de long sur 5 mètres de large, avec d'un côté un bar à fruits de mer, de l'autre un bar à desserts. Des banquettes s'organisent en forme concentrique tout autour. Un peu plus loin, une deuxième salle, décorée à l'identique. On lève les yeux, pour admirer un plafond à plus de 5 mètres de hauteur, et une baie vitrée qui laisse passer un peu de lumière du jour. Si l'on force notre imagination, peut-être des teintes jaunes et bleues pour rappeler les couleurs de la Poste ? Peut-être des enveloppes en guise de cartes ? Peut-être un uniforme un peu spécial pour les serveurs ? Réponses dans quelques mois.
Jérôme Fricker, un propriétaire impatient