Comment se protéger du coronavirus ? Interview du Pr Hansmann infectiologue au NHC de Strasbourg

28 février 2020 à 12h57 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h57 par Rédaction

À Strasbourg, un seul cas de coronavirus a été déclaré pour l'instant. / @wikipedia

Le Professeur Yves Hansmann, infectiologue aux  Hôpitaux universitaires de Strasbourg, nous parle du coronavirus, de ses risques et des précautions à prendre.


Alors qu'un homme de 36 ans a été hospitalisé cette semaine au Nouvel hôpital civil de Strasbourg, doit-on craindre d'autres contaminations ?



La situation montre qu'il y a une diffusion de l'infection, en particulier sur des pays européens proches de la France. La surveillance mise en place indique de plus en plus de patients détectés. La situation nécessite donc beaucoup de vigilance.




Que faut-il faire aujourd'hui pour éviter la propagation de l'épidémie ?



On a mis en place une procédure. Les personnes avec des signes de difficultés respiratoires qui étaient en zone à risque, ont comme consigne d'appeler le Samu, le 15. Il y a alors une première évaluation réalisée. Si certaines personnes répondent à un tableau infectieux qui correspond aux infections du coronavirus, le Samu nous appelle, et on prend en charge les patients.




Quels sont les profils les plus touchés ?



Dans la plupart des cas, ce sont plutôt des personnes plus âgées qui développent la maladie qui les fragilisent. Maintenant, il y a quand même des gens qui n'ont pas d'antécédents médicaux qui malheureusement décèdent aussi du coronavirus.




Comment se protéger efficacement ?



L'hygiène des mains avec l'utilisation de solutions hydro-alcooliques est vraiment l'un des éléments déterminants des mesures de protection.




Par rapport à la grippe, le coronavirus est-il plus contagieux et plus dangereux ?



En termes de contagion, on considère qu'une seule personne va infecter environ deux personnes. On est sur une contagion qui n'est pas tellement supérieure à celle de la grippe. Pour la mortalité, dans les données dont on dispose actuellement, elle est 10 fois, voire 100 fois supérieure pour le coronavirus.



 



Le problème est que les personnes qui décèdent du coronavirus, décèdent en général directement de l'effet du virus au niveau des poumons. Alors que pour la grippe, la plupart des personnes décèdent, car elle les a fragilisées, et ils font des complications. Cela peut être des surinfections liées à une bactérie ou des complications respiratoires quand les gens ont déjà des difficultés respiratoires au préalable. Dans l'état actuel de nos connaissances, le Covid-19 est donc plus dangereux que la grippe.




Pensez-vous que nous sommes trop alarmistes avec ce virus ?



Je pense qu'il faut être vigilant, c'est une situation qui est assez inédite. On a du mal à évaluer la gravité et le risque de transmission. Après, le coronavirus a quand même un impact important sur les activités du quotidien car on demande aux personnes qui se rendent dans des zones à risque de respecter les mesures de confinement. Je pense que la situation justifie que l'on soit vigilant.