Alsace dans le Grand Est : la CEA s’accroche au cap fixé par Emmanuel Macron
29 avril 2024 à 17h02 - Modifié : 30 avril 2024 à 9h32 par Jules Scheuer
La CEA s'accroche aux 30 jours de concertation proposés par Emmanuel Macron.
Crédit : Top Music - JS
Lors de sa visite à Strasbourg le 26 avril, Emmanuel Macron a relancé le débat sur le futur de l’Alsace au sein de la région Grand-Est. Le président a fixé aux différents acteurs régionaux un délai de 30 jours de concertation sur le sujet.
« L’Alsace est historiquement une région, elle doit redevenir une région. » Frédéric Bierry, président de la CEA, s’est montré très clair sur ses intentions ce lundi 29 avril. Depuis le siège de son institution, il est revenu sur les échanges qu’il a eu avec le président Emmanuel Macron en marge de son déplacement dans la capitale alsacienne le 26 avril. Officiellement à Strasbourg pour la signature du contrat triennal, Emmanuel Macron s’est également fendu de quelques déclarations sur la question de la place de l'Alsace au sein de la région Grand-Est.
Ce lundi, Frédéric Bierry a dévoilé les quelques paroles échangées avec le Président de la République. Emmanuel Macron s’est dans un premier temps montré très clair sur sa position : non, l’Alsace ne sortira pas de la région Grand Est. Pour autant, il a laissé la porte ouverte à des transferts de compétences de la région à la CEA pour renforcer le poids de l’institution alsacienne. Emmanuel Macron a finalement fixé un délais de 30 jours de concertation entre la CEA, Franck Leroy, président de la région Grand Est, et la préfète de la région Josiane Chevalier.
30 jours, mais dans quel but ?
Les contours exacts de ces 30 jours d’échanges sont encore imprécis. Officiellement, Emmanuel Macron entend d’abord « remettre le sujet sur le tapis », selon Frédéric Bierry, avant d’évoquer à nouveau ces questions un mois plus tard. Le début des discussions entre la CEA et la région Grand Est au sujet des transferts de compétences ne devrait donc pas tarder à croire Frédéric Bierry. « Je considère qu’on ne va pas passer 30 jours à faire semblant de discuter. Je préférerai que ce soit plus rapide. » D’autant que Franck Leroy dit être favorable à l’initiative.
Pendant son point presse, le président de la CEA a également rappelé à plusieurs reprises qu’il n’avait « qu’un mandat, celui que quelques 150 000 Alsaciens m'ont donné ». Dans cette optique, il entend toujours réussir à faire sortir l’Alsace du Grand Est. Car la porte ouverte par le Emmanuel Macron sur de potentiels transferts de compétences, a rempli Frédéric Bierry d'espoir quant à une indépendance retrouvée de l'Alsace. « On ne veut pas faire pas une CEA bis », a-t-il encore martelé.
Le contre-argumentaire corse
Pour étayer ses propos, Frédéric Bierry a pointé du doigt le cas particulier de la Corse. « Comment les Alsaciens pourraient accepter que sous la menace, les Corses sont en train d’obtenir un pouvoir législatif et une autonomie et que nous, Alsaciens avec une voix démocratique forte, nous ne soyons pas entendus ? On ne peut pas accepter ça ».
En conclusion de son intervention, il a appelé les Alsaciens à se manifester par voie de poste pour faire entendre leurs points de vue aux élus de la République. « Je les appelle à écrire à leurs parlementaires, au Premier Ministre, au Président de la République, à la préfète… On a 30 jours pour montrer notre force et notre détermination », a-t-il conclu. Le rendez-vous est pris, dans un petit mois, pour constater les résultats de cette consultation.