Compétences supplémentaires pour la CEA : les négociations ont démarré ce matin avec la préfète

14 mai 2024 à 14h02 - Modifié : 15 mai 2024 à 10h10 par Jules Scheuer

Franck Leroy présentait ses intentions avant le début des discussions ce lundi.

Crédit : Top Music - JS

Suite à la proposition d’Emmanuel Macron sur d’éventuels transferts de compétences de la région Grand Est vers la Collectivité Européenne d’Alsace, les négociations ont débuté ce matin sous la direction de la préfète Josiane Chevalier.

« Les échanges se sont déroulés dans un climat constructif et un accord sur un programme de travail a été établi avec des rencontres régulières. » Tel est le bilan partagé par la préfecture à l’issue de la réunion ce mardi 14 mai entre Franck Leroy, président de la région Grand Est, Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace et Josiane Chevalier, préfète de la région Grand Est. Cette rencontre a officiellement ouvert le mois de négociation entre les trois parties, suite à la proposition faite par Emmanuel Macron lors de sa visite à Strasbourg le 26 avril.


"Aucun territoire du Grand-Est ne peut s’estimer affaibli par le re-découpage des régions"


Pour autant ce mois de négociation ne promet pas d’aboutir à des résultats probants. Avec l’ouverture de ces discussions, ce sont deux visions très différents de la région qui vont d’affronter. D’un coté, Frédéric Bierry veut ratisser large pour aboutir à une sortie de l’Alsace de la région Grand Est, bien que le Président de la République ait plutôt ouvert la porte à des transferts de compétences de la région vers la CEA.


De l’autre côté, Franck Leroy, ne procédera à des délégations de compétences uniquement si on lui démontre que le fonctionnement en sera meilleur. « Si par une articulation différente entre la CEA et la Région, on arrive à de meilleurs résultats, allons-y », a-t-il déclaré au siège de la région Grand Est, ce lundi 13 mai. Le président de la région est sûr de sa force. « Aucun territoire du Grand Est ne peut s’estimer affaibli par le re-découpage des régions exécuté en 2014 ».


Durant toute la journée, Bierry et Leroy se sont renvoyés la balle par échanges interposés ce lundi. Le président de la CEA déclarait d’abord ne pas vouloir se contenter de « miettes » de délégations. Une phrase qui a fait réagir son homologue Franck Leroy. « Quand le Président de la République parle de l’artisanat, du tourisme ou du sport, je n’ai pas le sentiment que ce soit des miettes. C’est un peu méprisant de parler de miettes quand on a des milliers d’artisans dans une région comme l’Alsace. » Pour rappel, Emmanuel Macron laissait entendre que les questions du sport, de l’artisanat et du tourisme constituaient des pistes solides de transfert de compétences.  « Comment qualifier le tourisme de miette ? Surtout dans un territoire comme l’Alsace qui a la réputation depuis très longtemps d’être l’un des départements les plus accueillants. », a encore ajouté le président de la région Grand Est.


"Des questions institutionnelles qui n’intéressent personne"


En fin de matinée ce lundi, Frédéric Bierry partageait encore sa vision de l’Alsace. « Le projet que nous proposons est simple et permet d’améliorer l’efficacité de l’action publique. Ce n’est pas un projet CEA contre Grand Est. C’est un projet d’amélioration et de l’efficacité de l’action publique à portée de vie de nos concitoyens. » Pour autant, d’après Franck Leroy, la priorité est ailleurs. « On est élus au service d’une ambition politique. Derrière cette ambition, il y a des attentes de la population. Aujourd’hui, quelles sont les attentes ? Le pouvoir d’achat, l’emploi, la formation, la transition écologique, les modes de déplacement… C’est pour ça qu’on est élus, pas pour se "fritter" du matin au soir sur des questions institutionnelles qui n’intéressent personne. »