Il est bon de savourer l'Alsace

Publié : 31 mai 2024 à 15h14 - Modifié : 3 juin 2024 à 8h02 par Sébastien RUFFET

Une opération de visibilité importante pour les producteurs alsaciens

Crédit : @Top Music - SR

Nouvelle opération de visibilité pour les deux labels "Savourez l'Alsace" et "Savourez l'Alsace - produit du terroir". Un espace a été aménagé à l'entrée de Cora Mundo avec des dizaines de références pour consommer local, et dynamiser l'économie alsacienne.

Qui se souvient de ce vieux slogan, plus que jamais d'actualité : "Nos emplettes sont nos emplois" ? Par ses choix, le consommateur joue un vrai rôle dans la dynamique économique de son territoire. Et les Alsaciens ont le bon goût de plébisciter les produits alsaciens, avec 8,3% de leurs courses qui viennent de leur région, contre 2,2% en moyenne ailleurs en France. "On est aussi bien présents à la campagne qu'en ville", se félicite Sébastien Richard, éleveur laitier à Steige, mais aussi président de la commission d'accréditation des logos "Savourez l'Alsace" et "Savourez l'Alsace - produit du terroir". Et grâce à un dialogue entre toutes les professions, les prix sont maintenus à un niveau compétitif, même si, bien sûr, "l'asperge ou la fraise d'Alsace en début de saison, forcément, la disponibilité fait un peu le prix. Mais une fois qu'on est en pleine saison, on a des produits qui sont de meilleure qualité et qui permettent que le consommateur s'y retrouve. Et en faisant cet acte d'achat, il va faire des répercussions directes dans toute l'économie alsacienne : ça va permettre à un exploitant d'avoir une rémunération, de payer des impôts locaux, ça permet de renforcer notre territoire. Au lieu d'acheter un produit qui vient de plus loin, où 70 à 80 % du prix va contribuer au développement économique d'un autre pays, là on peut avoir un impact sur le territoire. Ces quelques centimes qu'il peut y avoir parfois de différence, ça peut avoir un gros impact sur toute l'Alsace, et ça bénéficie aux habitants." 


Des produits qui se vendent mieux


Même si la réflexion ne va pas toujours aussi loin quand on pousse son caddie dans les allées d'un supermarché, la qualité des produits alsaciens est reconnue - en Alsace comme ailleurs en France - et c'est déjà ce qui va guider les consommateurs. Selon Philippe Heimburger, qui participe aussi à la sélection des produits qui peuvent prétendre au label "Savourez l'Alsace", "l'impact est intéressant puisque les produits logotés ont quatre fois plus de performance que les produits non logotés. C'est bien la puissance de la marque qui est là, et l'engagement du consommateur à consommer local." En octobre dernier, la même opération avait été menée à Cora Haguenau et 22.500 produits avaient été vendus en 10 jours, pour un chiffre d'affaires d'environ 80.000€.


L'Alsace, une terre très riche, a bénéficié du couloir fluvial du Rhin, avec l'implantation d'entreprises qui ont développé un savoir-faire en droite ligne du commerce colonial, français ou hollandais. "C'est pour ça qu'on a ici des torrefacteurs, du thé, des épices, des harengs... On ne les cultive pas, ou on ne les élève pas, mais on a beaucoup d'entreprises qui savent les transformer." Le hareng, spécialité venue des Pays-Bas, et les Alsaciens en sont les deuxièmes consommateurs en France, alors que la première côte maritime est à 600 bornes.









Comprendre les labels


On connaît les IGP (Indication Géographique Protégée), les AOP (Appellation d'Origine Protégée) ou encore les AOC (Appellation d'Origine Contrôlée), et au niveau alsacien, on peut donc aussi ajouter ces deux logos de qualité : 


- Savourez l'Alsace : garantit que la production a été réalisée par une entreprise alsacienne, même si la provenance des matières premières est étrangère. Exemple type : le café. Historiquement, de nombreux torrefacteurs ont développé en Alsace un vrai savoir-faire, mais malgré le réchauffement climatique, pas de caféier dans la région ! 


- Savourez l'Alsace - produit du terroir : garantit une production alsacienne, avec au minimum 80 % de la matière première qui provient de l'agriculture alsacienne. "On laisse une petite marge de manoeuvre parce qu'on n'a pas de sel, de poivre ou d'épices en Alsace par exemple", explique Sébastien Richard.