L'histoire des incroyables confitures de Poline

Marion et Margo, deux copines du coin de Mulhouse, bousculent le petit milieu de la confiture depuis deux ans. Margo, maître-confiturière, et Marion, plus impliquée dans le développement commercial et la communication, mettent toute leur énergie dans le projet "Poline", la contraction des prénoms des deux grands-mères Paulette et Jacqueline. "C'est une idée qui vient de nos grands-mères", abonde Marion Gianelli, l'une des deux associées. "Parce que quand on était petites, on faisait beaucoup de confitures avec nos grands-mères. Des confitures de légumes, de fruits, parfois des mélanges... On s'est rendu compte que ce n'était pas un produit démocratisé dans les cuisines des gens."

Et pour cause : la confiture de légumes est un produit difficile à appréhender quand on a jamais goûté. "Au début, les personnes ne savent pas si c'est salé, si c'est sucré... Elles ont du mal à comprendre le goût que ça a tant qu'elles n'ont pas goûté. Il y a des gens qui n'aiment pas le poivron ou l'aubergine, et qui adorent la confiture. Chez nous, le légume reste le premier ingrédient, entre 60 et 80%, on met 20 à 40% de sucre, des épices, et c'est tout. Pas d'ingrédient supplémentaire, tout est bio, et français."

Lancement et décollage

Au lancement en septembre 2022, Poline doit surmonter l'écueil de l'a priori. "Forcément, acheter en ligne, ça fait un peu peur, surtout une confiture de légumes, où on ne sait pas si on va aimer au début." En août 2023, un prix prestigieux va venir donner un coup d'accélérateur au projet : un titre de championne du monde pour Margo ! Rien que ça ! "En mai, les organisateurs nous ont contactées, et Margo a donc préparé deux confitures : une classique framboise-cassis, et une autre fraise-poivron-abricot. Certains fruits étaient imposés et il a fallu trouver un moyen d'apporter de l'originalité." Dès qu'il a été possible d'intégrer un légume, Margo l'a fait, et c'est sans doute ce qui a fait la différence face à 80 confituriers, dont certaines grandes maisons. 

Aujourd'hui, les produits sont distribués auprès "de professionnels, épiceries fines, fromagers, restaurants, hôtels... On a beaucoup insisté sur les réseaux sociaux, on a raconté notre aventure, avant même de commercialiser les produits, et on a réussi à créer notre petite communauté de passionnés de gastronomie. Le bouche à oreille a fait beaucoup ensuite sur tous les salons qu'on a pu faire."

Les premières touches à l'international ont été concrétisées en fin d'année 2023. Pour les deux Alsaciennes, avec leur usine à Metz, la conquête du monde ne fait que commencer.