Le dernier survivant du massacre d'Oradour est mort

11 février 2023 à 14h16 - Modifié : 11 février 2023 à 14h18 par Sébastien RUFFET

Le village martyre est resté tel qu'il était à l'issue de la seconde guerre mondiale

Crédit : @Top Music - SR

Robert Hébras avait 97 ans. Il faisait partie des sept personnes seulement à avoir échappé au massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, qui avait coûté la vie à 643 personnes.

C'est un devoir de mémoire. Avec la mort de Robert Hébras, il n'y a plus aucune personne vivante capable de raconter l'atrocité de ce massacre, et de ce que l'homme peut produire de plus mauvais. Ce 10 juin 1944, les SS décident de raser le village et d'exterminer tous les habitants. Les femmes et les enfants sont enfermés dans l'église, qui sera incendiée. Les hommes, sont parqués dans une grange et subissent des rafales de mitraillettes, avant que la grange soit à son tour incendiée. Robert fait alors semblant d'être mort, et résiste autant qu'il peut aux flammes avant de s'enfuir. 


Toute sa vie, il aura alors témoigné et n'aura eu de cesse de faire connaître et de raconter ce qui reste comme un traumatisme en Haute-Vienne. Un épisode d'autant plus tragique qu'il réveille la douloureuse histoire des incorporés de force alsaciens, dont certains ont été contraints à participer à ce massacre. Robert Hébras avait d'ailleurs fait polémique en questionnant cet enrôlement de force, ce qui avait provoqué une vive réaction des associations alsaciennes. Il avait d'ailleurs été condamné en 2012 au titre de l'euro symbolique, car l'incorporation de force est désormais un fait avéré dont les Alsaciens ont longtemps souffert. 


Robert Hébras s'est éteint ce 11 juin 2023 à 6h30, à St-Junien, à quelques kilomètres d'Oradour-sur-Glane.


La réaction de Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg 


"C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris la disparition aujourd’hui de Robert Hébras. Je tiens à rendre hommage à cet homme engagé, passeur de mémoire. Jusqu'au bout Robert Hébras aura défendu et porté la mémoire des victimes du massacre d'Oradour-sur-Glane. Lors de notre rencontre le 10 juin dernier, pour les commémorations du 78ème anniversaire du massacre qui a couté la vie à 643 habitants de la commune martyre de Haute-Vienne, sa mission et son engagement étaient intacts, mus par la volonté farouche de réconciliation. À nous et aux jeunes générations de poursuivre ce nécessaire et réparateur travail de mémoire."