Les gîtes et une association au coeur de l'enquête à Wintzenheim

11 août 2023 à 8h13 - Modifié : 21 août 2023 à 10h09 par Antoine Martin

Les deux gîtes qui ont brûlé n'auraient pas dû accueillir du public

Crédit : Top Music / MA

Deux jours après l'incendie qui a fait 11 morts à Wintzenheim, l'enquête se poursuit. Selon les premiers éléments, le gîte n'était pas aux normes. Mais se pose aussi la question de la responsabilité d'une association.

Elle est devenue la personne vers qui tous les regards se tournent : la propriétaire des deux gîtes qui ont brûlé à Wintzenheim, mercredi. Cavalière émérite, cette femme avait racheté cette ancienne étable en 2016 pour la transformer en logements de location. Selon les Dernières Nouvelles d'Alsace, elle entend alors se servir de ces gîtes pour accueillir des locataires et des chevaux. Une fois les travaux terminés en 2017, naît alors le gîte "Au petit Colmar," dôté de 9 chambres et 21 couchages sur 300 m². Ce bâtiment de deux étages était également doté d'une mezzanine. Un bâtiment entièrement réalisé en bois, ce qui a attisé les flammes et piégé les 11 victimes toutes présentes à l'étage.


Le gîte ne respectait pas les normes de sécurité


Selon Nathalie Kielwasser, la vice-procureure de Colmar, "aucune commission de sécurité n'avait visité ces gîtes. Alors qu'ils recevaient des pensionnaires, ils auraient dû être déclarés comme des Etablissements Recevant du Public (EPR)". Cette démarche doit être effectuée systématiquement dès lors qu'un logement reçoit plus de 15 personnes. Par ailleurs, l'ancienne grange n'avait fait l'objet d'aucune déclaration de transformation d'activité auprès de la mairie de Wintzehneim. En clair, "ces gîtes étaient encore considérés comme des locaux agricoles. Il était donc hors de question qu'ils accueillent du public", a souligné la magistrate. C'est pourtant dans ce logement qu'ont péri 11 personnes parmi les 28 adultes qui y passaient leurs vacances. Pour l'instant, la propriétaire n'a pas été placée en garde à vue mais elle a pu être déjà entendue par les enquêteurs.


 

La présence d'une bougie qui interroge


Dans le même temps, l'enquête se poursuit concernant l'origine du feu. Interrogée par le journal Le Parisien, Leïla fait partie des 17 rescapés qui ont pu échapper aux flammes. La jeune femme de 24 ans, légèrement handicapée, a raconté sa nuit d'horreur au quotidien. Arrivée à Wintzenheim fin juillet aux côtés d'une dizaine d'autres adultes souffrant d'un léger handicap, elle a été réveillée en pleine nuit par des objets tombés et une odeur de fumée. Tentant de fuir, elle essaye alors d'ouvrir la porte mais les flammes lui barrent la route. Leïla tente alors de réveiller, en vain, les autres pensionnaires présents à l'étage. Ont-ils déjà été intoxiqués mortellement à ce moment-là ? C'est alors qu'un jeune homme qui a réussi à quitter le gîte l'interpelle par l'extérieur et l'encourage à sauter par la fenêtre. Elle s'exécute. Son courage lui sauvera la vie. Selon les proches de la jeune femme, "Leïla se souvient de la présence d'une bougie la soirée précédent le drame". Cette bougie serait restée allumée au moment où la jeune femme est partie se soucher. Pour l'heure, les enquêteurs n'établissent pas de lien formel entre la présence de cette bougie et le départ de feu.


L'association Oxygène avait-elle un agrément pour encadrer des personnes handicapées ?


Alors que l'enquête se concentre sur la propriétaire du gîte, elle pourrait également se déplacer vers l'association Oxgène. C'est cette entité de Meurthe-et-Moselle qui a organisé ces vacances pour ces personnes handicapées à Wintzenheim. Selon le site d'information Rue 89 Strasbourg, cette association n'avait pas d'agrément fin juin selon les observations de l'Inspection du Travail. Finalement, elle a pu obtenir un agrément de la part de la Préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes, le 7 juillet, pour organiser des Vacances Adaptées Organisées (VAO). Un document obtenu "in extremis", selon les informations du site d'information, et permettant à cette structure d'organiser des séjours pour personnes présentant une légère déficience mentale. Il y a donc eu un temps de latence pendant lequel Oxygnène a organisé des séjours pour personnes handicapées, les 29 et 30 juin dans les Ardennes et le Pas de Calais. Séjours qui auraient dû être annulés.


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