Strasbourg : un squat évacué ce mercredi matin
Publié : 24 mai 2023 à 11h33 - Modifié : 24 mai 2023 à 12h12 par Léo Vallori
Un bus a été mis à disposition des personnes installées dans les immeubles depuis décembre 2021
Crédit : David Geiss
Un squat a été évacué ce mercredi matin, par les forces de l’ordre, dans un immeuble situé rue de la Bourgogne, dans le quartier de la Meinau. Environ 200 personnes y étaient installées depuis décembre 2021.
Ils étaient un peu plus de 6h du matin, ce mercredi 24 mai, lorsque plusieurs dizaines de véhicules des forces de l’ordre ont débarqué pour évacuer trois immeubles situés rue de la Bourgogne à Strasbourg. L’expulsion des demandeurs d’asile, principalement Géorgiens et Arméniens installés aux 23, 25 et 27, a été demandée par la préfecture. Pour le moment, le nombre exact d’occupants présents lors de l’intervention n’est pas encore connu. Mais d’après nos informations, seule une trentaine de personnes ont été évacuées.
« Il faut qu’on puisse leur proposer des propositions d’hébergement pérenne »
Environ 70 familles étaient installées depuis décembre 2021, dans ces immeubles, voués à la démolition. L’expulsion, demandée depuis plus d’un an et demi par In’li Grand Est, qui fait partie du groupe Action logement, a obtenu gain de cause. En exécution de six décisions de justice prononcées entre juillet 2022 et mars 2023 par le Tribunal judiciaire de Strasbourg, la préfète a finalement accordé l’évacuation du « squat du Grand Bourgogne ». « Il est proposé aux personnes présentes une prise en charge d’abord temporairement dans le cadre d’une mise à l’abri dans un gymnase pour qu’elles soient au chaud. Mais également pour qu’on puisse sereinement et dans le respect de leur dignité examiner leur situation et leur proposer ensuite d’autres propositions d’hébergement plus pérenne », a déclaré ce matin Mathieu Duhamel, secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin. Un bus et un minibus ont été mis à disposition des « squatteurs » afin de les acheminer vers trois gymnases.
38 personnes déjà relogées
L’association humanitaire Médecins du monde étaient également sur les lieux avant l’arrivée des forces de l’ordre. « Nous intervenons sur ce site depuis janvier 2022 à une fréquence d’une à deux fois par mois. Beaucoup de personnes souffrent de pathologies assez lourdes et qui nécessitent des prises en charge spécifiques », explique Nicolas Fuchs, coordinateur régional de Médecins du monde. L’association, sollicitée par l’ARS et les services de l’état, a réalisé un travail d’identification des situations de vulnérabilité de certaines personnes afin de leur trouver des places dans des services adaptés. « Au total, 38 personnes ont été relogées de manière anticipée entre la semaine dernière et aujourd’hui », affirme Nicolas Fuchs.
Selon la préfecture, de nombreux habitants avaient quitté les lieux avant l’opération, prévenus de l’évacuation de ce mercredi.