Armistice à 11h le 11 novembre 1918, mort à 10h55
3 novembre 2024 à 7h00 par Sébastien RUFFET
Un reportage consacré à Augustin Trébuchon sera diffusé sur France 2 le 10 novembre. Le soldat de 1ere classe est considéré comme le dernier homme tué par les Allemands lors de la Grande Guerre.
Une guerre est faite de destins qui se croisent et s'entrechoquent. La première guerre mondiale, entre 1914 et 1918, a fait 10 millions de morts et 8 millions d'invalides. Un mort ne vaut pas plus ou pas moins qu'un autre mort, mais certains ont une histoire bien particulière, comme Augustin Trébuchon.
Son unité doit contenir les Allemands dans les Ardennes. Nous sommes le 8 novembre 1918, et l'Allemagne est sur le recul. Augustin traverse une rivière en crue, et ils sont quelques uns à se retrouver coincés sur la berge opposée, face à l'ennemi. Ces soldats français vont se terrer, couverts par l'artillerie qui bombarde depuis l'autre rive. Au matin, alors que les nouvelles de l'armistice sont arrivées aux hommes des deux camps, un calme relatif règne. A 10h55, Augustin Trébuchon, militaire de carrière âgé alors de 40 ans, se relève pour porter un message à son capitaine, et prend une balle en pleine tête. Un dernier coup de feu fatal.
Un documentaire émouvant
C'est en partant de cette histoire singulière que le journaliste Laurent Delahousse a décidé de retracer le conflit à travers les yeux de tous ces soldats inconnus au long de ses 1560 jours de guerre, avec, à l'appui, les carnets des soldats qui ont côtoyé Augustin pendant la guerre. On découvre leur vie pendant ces terribles quatre ans et quatre mois.
Romain Potocki, le réalisateur : « "Pour raconter la plus grande des Guerres, j’ai eu envie de faire parler le plus petit, et le plus humble de ses enfants. Un parmi tant d’autres, parmi les 8 millions de tant d’autres mobilisés côté français au cours de ces quatre ans et demi de conflit. Raconter la première guerre mondiale à hauteur d’homme, oui, et même à hauteur d’un seul homme — mais qui aurait fait la guerre du premier au dernier jour, et qui serait mort le dernier, et aurait en quelque sorte fermé la porte de l'horreur derrière lui... Et comme on ne peut montrer l'horreur, c'est trop insupportable, c'est inregardable — j'ai choisi de passer par la BD et de quatre de ses plus grands aquarellistes pour raconter le quotidien infernal du der des ders, 1560 jours durant, et de ses camarades d'infortune."
10 novembre 2024 à 13h15