Bientôt la haute saison pour l'asperge d'Alsace
10 avril 2024 à 18h37 - Modifié : 11 avril 2024 à 13h34 par Sébastien RUFFET
Si la saison de l'asperge blanche d'Alsace a bien commencé dans la région, des disparités apparaissent en fonction des sols. Un peu moins d'humidité, et un peu plus de chaleur : deux ingrédients qui devraient permettre de totalement lancer la saison dans la région.
Avec les intempéries presque incessantes des dernières semaines, les producteurs d'asperges n'ont pas tous pu commencer. Jean-Charles Jost, producteur et président du syndicat des producteurs d'asperges d'Alsace souligne qu'il y a "encore des parcelles qui restent à préparer. La campagne est lancée mais on est loin du maximum de production. Il y a eu beaucoup d'humidité : les sols légers comme le sable ont pu évacuer, alors que les sols limoneux se réchauffent moins vite, et on n'a pas pu faire les buttes habituelles."
"Les prix ne se sont pas envolés"
Actuellement, dans un paysage agricole qui n'a pas changé, on estime que 30% des parcelles n'ont pas encore été mises en production (buttes, bâches...). "Ce n'est pas catastrophique", tempère toutefois Jean-Charles Jost. "On reste dans les clous, c'est juste dommage parce qu'on n'a pas pu démarrer plus tôt." Dommage surtout de ne pas avoir pu alimenter la période faste de Pâques (tombée très tôt cette année), et d'avoir laissé trop de place à l'asperge des Landes qui arrive traditionnellement plus tôt sur les étals. "Mais les volumes vont démarrer, et les prix ne se sont pas envolés par rapport à l'année dernière. C'est assez stable malgré la hausse des coûts de l'énergie." Les producteurs alsaciens estiment récolter jusqu'à mi-juin, même si le gros de la consommation, en Alsace, se situe en avril et mai. "Après, les gens font des barbecues et laissent l'asperge de côté", sourit Jean-Charles. On n'oublie toutefois pas que l'asperge peut se décliner dans un tas de façons différentes.
Les ouvriers sont à pied d'oeuvre, ici, à Duppigheim / @Top Music - SR
L'asperge se décline en bio
Sur les 2 300 tonnes produites chaque année, une petite partie est cultivée en bio. C'est le cas de Paul Heckmann, à Duppigheim. Si l'asperge en elle-même ne requiert pas de traitement particulier, elle peut en revanche pousser dans un champ qui a traité préalablement au désherbant. Chez Paul, aucun produit chimique n'est utilisé pour se débarrasser des mauvaises herbes. Le surcoût reste minimum, mais Paul regrette "les intermédiaires qui ne baissent pas leurs marges alors que dans le bio on a baissé nos prix depuis quelques temps déjà. Là, on a de belles pousses, on a vraiment une belle qualité, et les ventes à la ferme, c'est jamais un souci." Il y a certainement près de chez vous des fermes qui font de la vente directe. C'est là que vous y trouverez les meilleurs prix, et des produits frais. Et ça vaut toujours le coup de faire le petit détour.