Incendie de Wintzenheim : le point sur l'enquête

Mise à jour 11h33

L'enquête a pris un nouveau tournant ce jeudi matin avec les précisions de la Vice-Procureure de la République. Selon les déclarations de Nathalie Kielwasser, "le gîte n'était pas aux normes de sécurité". La magistrate précise que l'ancienne étable de 500 m² n'était pas passée devant la commission de sécurité dédiée aux établissements recevant du public (ERP). Le passage en commission est pourtant obligatoire. La construction d'un ERP est soumise à des règles et des obligations de sécurité : alarmes incendies, registres de sécurité, contrôles. La Vice-Procureure précise que le logement "disposait bien de détecteurs de fumée mais ceux-ci n'étaient pas suffisants pour ce type de structure". Les appareils présents dans ce gîte "ne sont pas du tout adapatées à ce type de structure", a précisé Nathalie Kielwasser. A ce stade, la propriétaire n'a pas encore été placée en garde à vue.

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24 heures après le drame de Wintzenheim se pose déjà la question de l'origine du feu. "Le feu couvait sans doute depuis plusieurs heures", a indiqué Nathalie Kielwasser, la vice-procureure de Colmar. D'après les sapeurs-pompiers, le feu aurait pris au premier étage de la location avant de se propager à l'ensemble de cette ancienne étable réhabilitée en 2016. "Le gite était composé d'un rez-de-chaussée et d'un étage. A cet étage on trouvait une mezzanine. Bâti sur une structure en torchis, ce bâtiment était essentiellement fait de bois ce qui a entraîné un embrasement général." L'ensemble des victimes se trouvait au premier étage et elles semblent avoir toutes été piégées par les flammes. "Toutes les victimes étaient déjà décédées lorsque nous avons débuté les opérations de secours", a confié Philippe Hauwiller, le lieutenant-colonel des sapeurs-pompiers du Haut-Rhin.

La capacité d'accueil du gîte en question

Dès la mi-journée, la question de l'accueil des victimes s'est posée. 28 personnes se trouvaient dans le bâtiment sinistré. Le logement de l'étage avait été loué par une agence de Meurthe et Moselle et le rez-de-chaussée par une agence de Besançon. Les 11 victimes dormaient toutes à l'étage. "Pourquoi n'ont-elles pas réussi à fuir les flammes contrairement aux rescapés du rez-de-chassée ?", interrogeait Philippe Hauwiller, le lieutenant-colonel des sapeurs pompiers du Haut-Rhin. Par ailleurs, ce gîte était-il sous dimensionné pour accuellir un si grand nombre de pensionnaires ? Daniel Leroy, Premier Adjoint au maire de Wintzenheim, assurait hier après-midi que "le gîte était prévu pour accueillir 16 personnnes et que 28 s'y trouvaient lors de l'incendie. Si on fait le décompte, manifestement il y avait plus de monde que prévu".

Les normes de sécurité

Autre problématique posée par l'enquête : celle des normes de sécurité. Christian Dierstein, riverain du gîte, a expliqué que "le gîte était une ancienne étable rénovée en 2016. Il semble que les logements étaient récents". Reste à savoir si ce lieu était équipé pour recevoir des personnes en situation de handicap. Autre question : le gîte était-il équipé de détecteurs de fumée ? L'enquête devra répondre à ces questions. Les techniciens en investigation criminelle étaient présents sur les lieux du drame, dès hier matin, pour tenter de trouver des indices. L'enquête s'annonce longue et fastidieuse.