Les stations de ski se disent prêtes à ouvrir
Publié : 22 octobre 2024 à 6h00 - Modifié : 24 octobre 2024 à 8h53 par Celine Rinckel
Sans boule de cristal, impossible de savoir si l’hiver sera très enneigé. Nous avons tout de même demandé à quelques stations leur ressenti à quelques semaines d’une possible ouverture.
L’hiver dernier… n’en parlons plus. C’est un mauvais souvenir pour tous les amoureux de la neige et des sports d’hiver. Pourtant, même sans neige, les stations du Massif des Vosges ont su démontrer qu’elles ont des ressources et de l’imagination pour proposer tout un tas d’activités. Si l’on sait tous qu’à long terme (25-30 ans), l’or blanc se fera rare en moyenne montagne, les stations n’ont aujourd’hui pas tiré un trait sur le ski, bien au contraire. Retrouvez le témoignage de trois responsables de stations sur le Massif des Vosges.
Géradmer, des vacances à la montagne
Florence Dupont, directrice de l’office de tourisme Gérardmer Hautes-Vosges
L’année s’est plutôt bien passée en générale puisqu’on a l’avantage d’être une vraie station de montagne. On a des activités neige mais aussi hors-neige. A Noël par exemple on vient souvent en famille à Gérardmer, pour passer un moment à l’hôtel, profiter des bonbons des Vosges, manger dans un bon restaurant, se balader dans les belles rues piétonnières de Gérardmer, profiter des commerces. On a vraiment une ambiance de montagne qui se dégage et qui est très appréciée des visiteurs.
Au Markstein, il y a toujours de l’activité sur site
Thomas Cron, chef d’exploitation de la station du Markstein
Evidemment qu’on ouvrira, avec beaucoup d’impatience même ! On sort d’un hiver qui était très frustrant, on va mettre tout en oeuvre pour essayer de se refaire et tirer un trait sur la mauvaise expérience de l’année dernière.
On a la chance d’avoir pris des axes de diversification il y a presque déjà 30 ans. Notre première luge d’été date de 1986. Elle a été remplacée en 2014 par une luge sur rails toute moderne. Ça nous permet de maintenir une activité sur site à l’année et en hiver en cas d’absence de neige. Sans neige, on peut aussi se promener. Les sentiers raquettes sans raquettes ça marche très bien avec des chaussures de randonnée. Il y a le contemplatif : s’il fait beau on a une très belle vue sur les Alpes. Il y a les restaurants qui sont là. Donc il y a toujours de l’activité sur site, même s’il n’y a pas de ski.
On n’est pas des dinosaures, on va s’adapter, on ne va pas disparaitre. On a conscience que l’enneigement va décliner mais des choses qui sont très progressives et on s’adapte au fur et à mesure.
Au Lac Blanc, on croit encore à la neige
Christophe Bergamini, directeur de l’office de tourisme de la Vallée de Kaysersberg et du Lac Blanc
On espère que cette année il y aura de la neige… un peu plus que l’année dernière.
Nous on arrive à rebondir, avec tous les acteurs économiques. On essaye de proposer des choses : des sorties raquettes ou sans raquettes justement de la randonnée accompagnée, des animations pour les enfants, de proposer du biathlon en courant, faire de la location de VTT si le temps le permet…
Mais le problème qu’on rencontre le plus c’est que nos clients viennent encore aujourd’hui dans le Massif des Vosges et au Lac Blanc pour venir faire du ski. Et on a du mal à la convaincre de venir quand il n’y a pas de neige. Donc on travaille là-dessus. Autant nous les acteurs on arrivera à être résilient et à se transformer, mais j’ai bien peur que le touriste ou le skieur prenne un peu plus de temps que nous.
Dans 25-30 ans, ça risque d’être compliqué de skier dans les Vosges, dans les stations de moyennes altitudes dans toute la France. Mais aujourd’hui on estime qu’il y a encore la possibilité sur les 15-20 ans à venir de proposer de l’offre « ski ». Ça a un impact économique. Par exemple sur les vacances de février, la destination Alsace n’est pas en vogue alors heureusement que dans notre vallée on a le ski et le Lac Blanc. On y croit encore à la neige. En tous les cas s’il neige autant qu’il a plu au mois de septembre, je peux vous dire qu’on va pelleter cette année.
Dans la vallée de Munster on est inquiet. La station du Tanet ne devrait pas ouvrir cet hiver. Un nouveau gérant est recherché et aucun candidat ne s’est pour l’instant présenté. |
Les dates d’ouverture des stations A Gérardmer, la station pourra ouvrir « si enneigement » en décembre et en janvier (sans neige de culture). L’activité pleine sera au mois de février. Au Markstein, « à partir du 16 novembre on se déclare ouvrable dès que la neige arrive. Ça reste exceptionnel une ouverture aussi tôt mais c’est déjà arrivé. Mais s’il neige tôt, on ouvre tôt ». Au Lac Blanc, l’ouverture, s’il y a de la neige, se fera le 1er vendredi des vacances de Noël, le 20 décembre. Si la neige arrivera avant, la station se dit capable d’ouvrir plus tôt. |