L'impact du changement climatique sur la cathédrale de Strasbourg
19 avril 2024 à 10h07 - Modifié : 20 avril 2024 à 15h14 par Sara Metzger
Les effets du changement climatique sur la cathédrale de Strasbourg sont étudiés par la Fondation de l'Oeuvre de Notre-Dame et le laboratoire Epitopos. Plusieurs sondes et capteurs ont été installés sur la flèche pour observer les éventuelles dégradations.
Le projet lancé par Adèle Cornier, doctorante en chimie des matériaux du patrimoine, a pour but de prédire les futures altérations liées aux changements climatiques. L’objectif est de collecter des données pendant trois ans pour évaluer l'état du grès et proposer des solutions de conservation adaptées. "L’impact est déjà avéré sur la cathédrale. Elle est principalement touchée par la mousse, la décristallisation ou encore le noircissement des façades", affirme Adèle Cornier. Ses altérations sont notamment accentuées par la pollution de l’air.
La flèche, principale concernée
Exposée à des variations très importantes, comme le changement de température ou les fortes intempéries, la flèche de la cathédrale est fortement touchée. Le projet se concentre essentiellement sur la problématique de l’eau qui impacte énormément le grès. La succession de périodes sèche et humide accentuent la perte de cohésion et réduit en poussière le grès. Fabrice Surma, fondateur du laboratoire Epitopos supervise le projet d’Adèle Cornier : "La flèche est soumise à des conditions météorologiques extrêmes. Cela nous permet d’avoir un objet d’étude plus poussé des variations climatiques", explique-t-il. L'installation de sondes et de capteurs vise à étudier l'impact du changement climatique sur trois ans, face aux intempéries.
L’IA au cœur du projet
L'objectif est d’analyser les données des installations, pour ensuite modéliser les changements climatiques relevés. L’Université de Cergy-Pontoise mène cette étude en incorporant les données dans des modèles informatiques en utilisant l’intelligence artificielle. Le projet s’appuie aussi sur les prévisions météorologiques du GIEC sur les 40 prochaines années, pour ensuite les mettre en corrélation avec les données recueillies sur la flèche. Le but est de pouvoir proposer des solutions adaptées pour mieux protéger et améliorer la conservation des monuments.
Deux autres lieux sont également concernés par ce projet : les granites du site archéologique de Bibracte (58) et les fresques de la chapelle Cocteau à Villefranche-sur-Mer (06).