Un nouveau souffle pour le recrutement : le Job dating sportif

8 octobre 2024 à 18h45 - Modifié : 10 octobre 2024 à 10h20 par Tom Herga

Le Job dating a rassemblé une vingtaine d’entreprises et plus de 155 demandeurs d’emploi
Le Job dating a rassemblé une vingtaine d’entreprises et plus de 155 demandeurs d’emploi
Crédit : Top Music - TH

Le Basket Center de Strasbourg a accueilli mardi 8 septembre une nouvelle édition de l'opération "Du stade vers l’emploi". Des demandeurs d’emploi et des recruteurs étaient réunis pour partager des activités sportives de manière anonyme. L’après-midi, un grand Job dating a eu lieu.

Recruter de manière différente autour des valeurs du sport, tel est l’objectif du job dating "Du stade vers l’emploi". Pour cette quatrième édition, une vingtaine d’entreprises et plus de 155 demandeurs d’emploi étaient présents. Durant la matinée, les participants ont pu partager différentes activités sportives comme du basket ou de l’escalade, avec une particularité bien spécifique : les recruteurs ne savent pas qui est en recherche de travail et vice-versa. « Le savoir-être découvert pendant l’activité sportive est très important, tandis que le savoir-faire s’apprend… On espère trouver nos futures pépites ! », explique Vincent Ona Embo, directeur de l’entreprise Boulanger à Reichstett, qui depuis quelques années recrute "sans CV".

Du sport avec son futur patron

Par cette initiative, France Travail et la Ligue Grand Est de Basket-Ball souhaitent transposer les valeurs du sport à celles du travail en entreprise. Sur le terrain, aucune distinction n'est visible entre les employeurs et les demandeurs d’emploi, leur catégorie professionnelle est imperceptible. Les participants communiquent énormément, certains révèlent directement leur « leadership ». « Au début, j’étais un peu stressée, mais une fois dans nos équipes, c’est comme si on se connaissait depuis plusieurs jours. Au travail, il est rare que l’on soit seul. Aujourd’hui, c’est une bonne manière de montrer que l’on peut s’ouvrir aux autres », explique Séverine, qui est en recherche d’emploi. L’activité sportive devient alors une excellente manière d’éviter le stress lié à la préparation du CV, de la lettre de motivation et de l’entretien avec le patron ou le recruteur. C’est évidemment plus facile de passer un entretien après avoir partagé des paniers avec son futur patron ! « Il faut être à fond tous les jours, à l’entraînement comme au travail. Ne rien laisser au hasard, donc travail, sérieux et abnégation : ce sont les valeurs du sport ! », estime Patrice Koenig, entraîneur de l’équipe réserve de la SIG, présent durant cette journée.

« C’est le concept qui m’a fait venir ici »

Le midi, toujours de façon anonyme, les participants ont partagé un repas, avant de laisser place à un grand job dating l’après-midi, durant lequel l’identité des recruteurs et des demandeurs d’emploi a été révélée. Une sorte de patron incognito ! « C’est le concept qui m’a fait venir ici. Ne pas savoir qui cherche un emploi et qui est recruteur, être en contact direct sans passer par des intermédiaires, c’est vraiment un plus », raconte Zakaria, futur coach sportif en recherche d’opportunité professionnelle. C’est du « gagnant-gagnant », aussi bien pour les entreprises que pour les demandeurs d’emploi : les deux parties ont mouillé la chemise ! « Moi, j’aime le recrutement sans CV. Cela supprime tous les a priori. Les visages se dévoileront lors du job dating, chaque personne aura sa chance et ça, c’est top, cela enlève la pression de l’entretien », rappelle Grégory Hertgen, responsable des ressources humaines de la franchise Grand Est de Burger King.

L’année dernière, 55 % des demandeurs d’emploi ont trouvé un poste trois mois après leur participation.