La solidarité d'un petit village alsacien

21 juin 2019 à 11h37 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h51 par Estelle Burckel

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Jean-Claude Distel, maire de Thal-Marmoutier est aux côtés de Haroun Hissen, réfugié fin 2017. /@Top

Ce jeudi 20 juin, c’était la journée mondiale des réfugiés. A cette occasion, nous avons visité le couvent de Thal-Marmoutier qui sert de "sas" aux réfugiés d'Afrique subsaharienne.

Thal-Marmoutier, dans le Bas-Rhin, est un petit village de moins de 800 habitants. Depuis décembre 2017, le couvent des soeurs franciscaines accueille des réfugiés d'Afrique subsaharienne, qui avaient été aidés dans un premier temps par l'OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) sur place.

Pendant quatre mois, 55 réfugiés sont accompagnés sur le site par l'association France Horizon : ouverture des droits et intégration, cours de langues, insertion professionnelle. Jean-Robert Wilt est le coordinateur du SAS : 

On a trois missions principales. La première est administrative, qu'à l'issue des quatre mois, ils [les réfugiés] partent avec un statut administratif, au niveau de la préfecture, au niveau des ouvertures de droit avec la CAF, des comptes bancaires, etc.  Ensuite la deuxième grosse mission est sanitaire, il faut qu'à l'issue des quatre mois, ils aient un statut vaccinal optimal et qu'il y ait une prise en charge sanitaire au niveau des besoins et des pathologies. Ensuite il y a tout ce qui est insertion et intégration, donc ils arrivent avec des droits mais aussi avec des devoirs, qui les obligent à faire un certain nombre d'heures de cours de français et de formation civique et citoyenne pour respecter leur contrat d'intégration. 

Après les quatre mois au couvent, les réfugiés sont accompagnés pendant encore huit mois par l’association qui les aide à trouver un logement et un travail.

Haroun Hissen vient du Centre Afrique et fait partie du premier groupe de réfugiés a intégrer le SAS de Thal Marmoutier en décembre 2017 :

La guerre est venue et nous sommes partis, je ne sais même pas où ma femme est partie, moi je suis passé de l'autre côté. Je me suis rapidement intégré grâce à la direction (du SAS de Thal-Marmoutier) qui m'a aidé à signer ce contrat et qui m'a aidé à oublier. J'ai trouvé rapidement mon autonomie, je suis libre maintenant. La seule priorité pour moi aujourd'hui, c'est que ma femme soit à mes côtés pour continuer le reste de ma vie.

Au total, depuis son ouverture, le SAS de Thal-Marmoutier a permis à 213 personnes de bénéficier de ce programme d'insertion. L'objectif pour fin 2019, début 2020 est de porter ce nombre à 330 personnes. Un nouveau groupe de 55 réfugiés va d'ailleurs arriver fin juin.