Dans le bistrot de Ginette à Sundhouse
Publié : 16 septembre 2019 à 8h00 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h53 par Céline Rinckel
Alors que certains voudraient voir refleurir les cafés et les bistrots dans nos communes, nous avons rencontré Ginette qui tient le "Café Au Courrier" à Sundhouse. Elle nous parle de son amour pour son métier mais aussi des contraintes.
L’association "Groupe SOS" veut ouvrir "1 000 cafés" pour faire revivre les villages de France. Un appel à projets est lancé. Mais en Alsace, de nombreux villages ont encore leur café. Ginette Surmely préfère le terme de "bistrot" pour son établissement. Elle l’a repris de ses parents et y travaille depuis 21 ans.
Il faut avoir l’amour du métier, l’amour des gens, aimer rendre service, aimer être là pour les autres et surtout ne rien attendre en retour. Et si tu as ça, tu fais des heures, des heures, heures, tu t’en fous, c’est naturel. Tu viens avec plaisir tous les matins. / Ginette Surmely
À l’aube de ses 50 ans, cette mère de trois enfants travaille jusqu’à 90 heures par semaine. Son établissement sundhousien est ouvert 6/7 jours de 10h à 1h du matin. Ginette se fait aider par Monique, Serge et quelques extras, mais la patronne est sur tous les fronts : au bar et à la cuisine. Car pour "survivre", Ginette a dû multiplier les initiatives : snacking à toute heure, soirées à thème, repas tous les vendredis et dimanches soirs (et sur demande !), etc.
Parce que les gens, ils sont toujours friands de nouveautés : que ça soit au niveau des boissons, au niveau des soirées. L’été je fais mes soirées barbecue, qui marchent du tonnerre, mais voilà maintenant on arrive vers la fin, les jeunes s’en lassent et ça fait déjà 15 jours qu’ils me demandent "C’est quand la prochaine soirée ?"…parce qu’il faut passer à autre chose.
Des habitués de tout âge
Ginette tient fièrement son bistrot de village où les habitués de tout âge se donnent rendez-vous. Elle met aussi un point d’orgue à utiliser des produits locaux : des légumes d’un maraîcher de Sundhouse et la bière des Brasseurs du Ried de Muttersholtz par exemple. Quant aux habitués rencontrés ce matin-là, ils viennent pour certains "tous les jours", pour d’autres "une fois par semaine pour l'apéro", mais tous viennent "Chez Ginette" pour "discuter, rencontrer les amis, avoir les derniers ragots du village".
Il y a vraiment le doyen du village qui vient tous les jours, à 93 ans. Et puis les petits jeunes du collège qui franchissent la porte avec courage pour simplement demander un verre, mais juste pour avoir eu le courage de venir. Donc il y a de tout. A partir de 17h le soir, il y a vraiment des jeunes. Et à la fermeture à 1h du matin, c’est que des jeunes.
Quant à l’avenir, Ginette pense parfois à lever le pied "mais pas tout de suite". Sa fille, qui est l’école hôtelière, envisage déjà de reprendre le bistrot de sa mère.
Chez Ginette, un soir de carnaval