Rêveur Forêveur, le premier album de Flo Delavega
Publié : 22 mars 2021 à 14h07 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h10 par Rédaction
« Il n’y a pas de chanson sans mystique », assurait Claude Nougaro. Et c’est bien un vent mystique qui souffle dans l’air de Rêveur Forêveur, le premier album de Flo Delavega, un disque riche de 11 titres aux titres évocateurs comme La Clé du Mystère, Nous Deux, Printemps Éternel…
L’aventure des Frero Delavega s’est achevée il y a trois ans, après deux albums écoulés à plus d’un million d’exemplaires; une pluie de tubes, en tête Le chant des sirènes, Mon petit pays, Ton visage ; des concerts à guichets fermés, le dernier, à Bordeaux, en juin 2017, devant 25 000 fans. C’est ensuite au cœur des Landes, au milieu de la forêt, entouré de sa famille, que Flo a fait sa révolution intime, après avoir quitté Paris pour plonger les mains dans la terre, construire une nouvelle vie, trouver « la clé du mystère », comme il le chante de tout cœur dans ce disque accompli. « Je ne me sentais plus à ma place ni dans la capitale, ni avec les Frero. J’avais besoin de me connecter au rêve écologique mais aussi, mais d’abord, au rêve silencieux enfoui en moi. »
Ce chemin rêvé, éveillé, conscient, lumineux, régénérateur, qui sillonne le long de Rêveur Forêveur symbolise une réconciliation avec lui-même, pointe l’émergence d’un autre soi délesté du monde des illusions et des mécanismes sociaux, et nourri de lectures et d’expériences : Le Pouvoir du moment présent, d’Eckhart Tolle. Les 4 accords toltèques, de Miguel Ruiz, l’œuvre de Castaneda ou de Pierre Rabhi… Des livres lus et relus depuis des années - on trouvait déjà des traces de ces rimes spirituelles dans Un peu de toi des Frero Delevega.
Flo a écrit les mélodies de ce disque introspectif et radieux en flânant dans la nature, absorbé par la contemplation de la flore et de la faune, porté par les paroles qui se précipitaient. Les mots « rêve » (présent dans chaque chanson) et encore « arc-en-ciel » ou « demain », sont revenus en cascade, un écho à l’éco-lieu qui l’entoure : la maison au coffrage en paille, le jardin en permaculture et les panneaux photovoltaïques, ouvert à des stagiaires et à des enfants en visite, la grange en bois abritant un studio d’enregistrement, la scène de concert fabriquée avec des rondins pour accueillir un festival ponctuel au creux d’un décor comestible. « On oppose souvent la nature et la ville, l’écologie et le capitalisme…
Dans mes chansons, j’essaie de créer un pont entre ces deux univers, en partant du monde qui m’inspire, un monde intérieur dont j’ai cherché la clé, pour le partager avec autrui. Je ne suis pas forcément ancré dans l’utopie d’un nouveau monde. » Flo a tourné « la clé du mystère » de la planète, de lui, des autres. Les chansons sont nées de cette marche en avant, une marche à l’étoile délestée de pierres et chargée d’espoir, portée par un chant limpide, une écriture aérienne, des sons solaires entonnés à la guitare, où se glisse parfois l’espagnol parlé à la maison (dans Canto Lunero, Un Amanecer, Un Beau Jour).
« Pour ce disque, j’ai plongé dans le vide de l’improvisation et avancé en somnambule. » Ce sont les rythmes ensoleillés habillés de chœurs et de cordes, qui le bercent depuis l’adolescence (Bob Marley and The Wailers, Manu Chao) qui ont porté l’artiste funambule et ses refrains-mantras, refrains-slogans, tournés vers la rivière, l’éther, la forêt. Tout un monde qui grouille et vibre et groove, destiné à réunir tous les rêveurs. Et for ever.