HLM : calmer le jeu entre voisins

9 juillet 2019 à 17h10 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h52 par Sebastien Ruffet

Police, gendarmerie, justice, bailleurs... Les informations devraient circuler beaucoup plus vite dé

Une convention a été signée à Strasbourg entre les institutions de police / justice et les bailleurs sociaux Ophéa et Habitation Moderne. L'idée : faire remonter les informations au plus vite pour régler des litiges de voisinage avant qu'ils ne dégénèrent.


Les bailleurs sociaux l'ont remarqué, les conflits de voisinage sont en augmentation ces dernières années, avec des comportements qui se dégradent chez les locataires. Conséquence : une hausse des tensions dans certains quartiers ou immeubles. Robert Herrmann, le président de l'Eurométropole, l'a d'ailleurs souligné à sa façon : "Ce qui pourrit la vie des gens, ce ne sont pas les meurtres, qui sont heureusement très rares, mais plutôt les petits tracas du quotidien." Qui ont tendance à s'accumuler. 


Autour de la table, pour signer cette convention, il y avait donc les représentants de l'Eurométropole, de la police, de la gendarmerie, de l'Etat et des deux bailleurs engagés dans ce processus de transmission de l'information, Ophéa (ex-CUS Habitat) et Habitation Moderne. Pour la justice, le but c'est que justement, ça n'aille pas jusqu'à elle. Yolande Renzi, la procureure de la République de Strasbourg l'a rappelé : "On doit faire en sorte que, par l'action conjuguée, notre circuit de dénonciation de petits faits soit le plus fluide possible pour éviter que ça ne dégénère et qu'on se retrouve avec une traduction en justice. Je reçois des courriers tous les jours pour des infractions pour lesquelles je n'ai pas de compétence. Les incivilités, ce n'est pas une définition pénale. Des troubles du voisinage peuvent se finir en meurtre, ça s'est déjà vu."


Développer la médiation


Pour les policiers, déjà très présents sur le terrain, c'est plutôt une bonne chose. "Ça permet de simplifier les choses", note Thomas Roeckel, responsable adjoint du pôle judiciaire Hautepierre-Koenigshoffen. "Cette convention va nous permettre d'orienter nos actions. On peut convoquer des jeunes au bureau de police pour avoir quelque chose d'un peu officiel. Ce genre d'incivilité peut être régler par le dialogue et de la cohésion. C'est fait par des policiers réservistes qui reviennent une dizaine de jours par mois. Certaines infractions ne sont pas du pénal, et pourtant il faut donner une réponse. Il peut s'agir d'un différend de familles, de deux voisins qui ne peuvent pas se supporter et qui font du bruit juste pour embêter l'un ou l'autre. Très souvent, la situation s'apaise avec l'intervention d'un policier, qui est retraité. On évite des dégradations de porte ou de voiture. On est en amont, avant que l'infraction soit commise."


Apaiser certaines "petites" situations doit aussi permettre à la police de passer plus de temps sur les "grosses" affaires, sachant que le seul pôle judiciaire de Hautepierre-Koenigshoffen génère 3600 dossiers par an. Des évaluations du dispositif auront lieu régulièrement.