Incidents de la St Sylvestre : "Réfléchissons à un événement le 31 décembre à Strasbourg, un son et lumière ou un feu d'artifice"

22 janvier 2020 à 8h34 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h56 par Anne-Sophie Martin

Le préfet Jean-Luc Marx en conférence de presse / @Top Music

Lors de sa cérémonie des voeux à la presse, le préfet de la région Grand Est et du Bas-Rhin est revenu sur la nuit de la St Sylvestre, sur la culture du pétard en Alsace en déplorant 70 blessés la semaine précédant la nuit du nouvel an à Strasbourg. Le préfet Jean-Luc Marx regrette de n'avoir pas pu interdire l'usage des pétards le 31 décembre. "Il faut également réfléchir à une nouvelle fête, pourquoi pas un spectacle son et lumière ou un feu d'artifice."


Le préfet a rappelé qu'il n'y aura pas de chiffres publiés sur le nombre de véhicules incendiés lors de la nuit de la St Sylvestre :



Il n’y a pas eu de premier chiffre, il n’y aura pas de dernier, nous ne diffuserons pas, c’est une décision du ministre et je crois qu’elle a été explicitée. Moi j’aimerais bien qu’elle soit comprise. Parce que notamment cette surenchère, cette course aux nombres d’incendies à laquelle on a pu assister dans les années 90, elle se traduit quelque part dans les quartiers et lorsque l’on observe les réseaux sociaux on voit bien qu’il y a une forme d’émulation. On ne va pas l’alimenter avec des chiffres ou avec des données statistiques qui permettraient à certains de vouloir battre des records. Donc le constat, c’est qu’il y a eu nombre de mises à feu de poubelles, de véhicules, que le quadrillage du territoire, par des effectifs de policiers et de gendarmes nettement en plus grand nombre qu’au cours de l’année dernière a permis une réactivité satisfaisante et qu’il nous faut trouver les voies et moyens pour que peut-être un jour on fasse réellement la fête, la nuit de la Saint-Sylvestre à Strasbourg et en Alsace. C’est ça qu’il faut essayer de chercher, pourquoi ailleurs peut-on faire la fête et pas ici ?




Vous avez laissé entendre que Strasbourg est en manque d’un événement festif le soir du 31 décembre.



Non, ça c’est vous qui le dites. Moi je me dis que peut-être, il faudrait trouver un moyen pour que ceux qui veulent faire la fête puissent la faire dans les meilleures conditions possibles et qu'ils puissent partager ce moment qui, dans le monde entier, est généralement considéré comme un moment de fête. Que ces rites et ces traditions soient festives, je crois que c’est quand même beaucoup mieux, cela nécessite une forme de sécurisation et prise en compte des quelques risques qui peuvent intervenir lorsqu'on fait la fête. (...) Le constat est évidemment préoccupant, d’où l’étude sociale que j’ai commandée avec mon équipe. (...)


Pourquoi des mineurs s’adonnent-ils à cette agressivité qui devient meurtrière, en quelque sorte, puisqu’on s’intéresse aux véhicules de proximité, aux véhicules des voisins et cela concerne la plupart des quartiers strasbourgeois. Il faut vraiment affiner notre connaissance du phénomène pour que notre réaction et peut-être le mode de management de la Saint-Sylvestre puisse être adapté et modifié.



Vous avez précisé en conférence de presse : "et si on avait un feu d’artifice à Strasbourg ou un son et lumière le 31 décembre"...



C’est une option qui mérite d’être étudiée, expertisée. On a une culture du pétard, je parle du pétard qui fait du bruit et qui fait beaucoup de dégâts. 70 blessés dans la semaine qui a précédé le Nouvel an à Strasbourg. 70 personnes qui ont été blessées dans leur chair :  les mains, les doigts, les yeux.


Quelle leçon tire-t-on de cette croissance du nombre de victimes ? Il ne suffit pas de réparer ou de réprimer, je crois qu’il faut réfléchir à une forme de fête qui puisse peut-être mobiliser ceux qui ont envie d’un spectacle, en quelque sorte, le spectacle son et lumière peut, peut-être, venir compenser la frustration qu’une interdiction des pétards viendrait produire.