Le groupe Churchman fait vivre la musique aux Tanzmatten de Sélestat

17 mars 2021 à 7h00 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h09 par Céline Rinckel

Le groupe Churchman était en résidence une semaine aux Tanzmatten de Sélestat. / @Top Music

Se préparer en attendant la réouverture : c’est un peu le but des résidences artistiques dans les salles de spectacle. Rencontre avec le groupe Churchman en résidence aux Tanzmatten de Sélestat.


Marie, Stéphane et Frédéric ont pu répéter leur concert pendant une semaine complète aux Tanzmatten de Sélestat. Le lieu culturel, fermé pour cause de crise sanitaire, est mis à disposition du groupe Churchman. Les techniciens des Tanzmatten les ont accueillis et guidés et un petit catering leur est proposé. Des conditions idéales pour travailler "comme à la maison", explique le groupe. Lors d’une saison "traditionnelle", les Tanzmatten de Sélestat accueillent deux à trois résidences par an : mais avec cette saison "particulière", liée à la Covid-19, trois à quatre résidences par mois sont programmées. De quoi faire vivre la salle de spectacle malgré la fermeture.


Une résidence pour être prêt le jour J


Churchman est le nouveau projet musical de Stéphane Kirchherr : un groupe de folk-blues né dans sa version définitive en trio il y a un mois et demie. Stéphane (chanteur, multi-instrumentiste) a écrit les morceaux pendant le premier confinement. Il a été rejoint par Marie (guitare, voix) et Frédéric (percussions, voix). Le groupe a pu bénéficier d’une première résidence à Dambach-la-Ville au mois de janvier (en partenariat avec Zone 51). Désormais cette semaine de résidence aux Tanzmatten de Sélestat (grâce au label de jazz indépendant Omezis) leur permet de peaufiner leur set de 12 chansons "pour un lancement dès que possible"… sans avoir de date en tête.



Une résidence c’est un lieu culturel équipé : une scène qui accueille des artistes pendant un temps donné, ça dépend complètement du projet, pour leur permettre de travailler dans des conditions idéales pour leur projet, c’est-à-dire avec un accompagnement technique, travailler non seulement du coup l’aspect "travail de musicien", mais aussi l’aspect "être sur scène". Travailler en conditions professionnelles. C’est le début du projet. Ça a pris beaucoup de retard sur ce qui était mon plan initial et ça commence à être extrêmement frustrant. Faire que du digital, c’est absolument pas ce qui m’intéresse dans la musique. Les concerts Facebook, etc, c’est bien joli mais c’est du sparadrap, ça n’a absolument aucune valeur comparée à un live devant des gens. C’est un peu la différence entre voir le Grand Canyon devant soi et voir une photo : c’est même pas comparable. Ça fait un moment maintenant que je travaille sur ce projet : (j’ai hâte) de pouvoir enfin le lancer, le présenter au public. Moi je remercie énormément les salles qui font cet accueil parce qu’en vrai ils pourraient rester là en-haut, à se tourner les pouces, attendre que le temps passe. Mais c’est des vrais passionnés et ils ont envie que le lieu vive : c’est leur raison d’être et c’est beau. Et c’est absolument génial de pouvoir quand même être en condition, ressentir le plancher de la scène, d’avoir les techniciens autour, une équipe de passionnés qui est là. C’est absolument génial. Ça fait revivre un peu. On s’y croirait presque ! / Stéphane Kirchherr, pour le projet Churchman