Climat : 1 300 espèces menacées dans le Grand Est

25 janvier 2024 à 7h49 - Modifié : 26 janvier 2024 à 9h47 par Sébastien RUFFET

Les conséquences du réchauffement climatique sont déjà chiffrées

Crédit : @Image générée par IA

La Préfecture et la Région Grand Est ont fait un point d'étape de la démarche "Grand Est Région Verte", deux ans après le lancement du plan "France Nation Verte" par le gouvernement. Les premiers chiffres et constats sont édifiants. On le sait, mais que fait-on ?

Lors des différentes COP des dernières années, les experts du climat n'ont eu de cesse d'alerter sur une situation qui a pratiquement atteint un point de non retour entre l'Homme et la Nature. Le réchauffement climatique est là, il est mesuré, il est avéré, et les conséquences à l'échelle locale sont évidemment désastreuses, car il n'y a pas qu'à l'autre bout du monde que des espèces d'insectes, de vertébrés ou de plantes, disparaissent


Dans le Grand Est, quelques chiffres ont ainsi été communiqués ce mardi 23 janvier à l'issue d'une rencontre entre la préfète Josiane Chevalier et le président de Région Franck Leroy : en 2022, le Grand Est a connu trois vagues de chaleur (33 jours au total) avec plus de 200 incendies (trois fois plus qu'en temps normal). Les très faibles précipitations ont aussi entraîné une sécheresse inédite, qui s'est très largement prolongée en 2023. 


82% des insectes et 15% des oiseaux ont déjà disparu


Dans le communiqué, les autorités affirment que "les simulations climatiques indiquent que le territoire sera confronté en période estivale à une hausse de 3,9° de la  température moyenne, à une diminution de 13 % des précipitations par rapport à la période 1976-2005 et à une augmentation de 20 % des épisodes de pluies intenses, qui posera des risques sérieux de saturation des sols, surtout en zones urbaines."


Bien sûr, la biodiversité est d'ores et déjà fortement touchée : en 27 ans, 82% des insectes ont disparu, et en seulement 15 ans, on a perdu 13% des oiseaux des espaces agricoles. "Plus de 1 300 espèces, dont 70 oiseaux et 500 plantes sont maintenant menacées d’extinction", conclut le document.


Que faire maintenant ?


Des concertations ont eu lieu ces derniers mois entre citoyens, conseil des jeunes et autres collectivités. La 3e phase du plan dans laquelle on entre intègre des universitaires et autres territoires de proximité. Une feuille de route doit être présentée à l'été prochain avec les actions à mener selon les différentes strates de proximité. Qui fait quoi, à quelle échelle, en d'autres termes. Peut-être la bonne façon de procéder. Quoi qu'il arrive, il y a urgence, et tout est bon à prendre. 


 









Quels objectifs chiffrés ?


La Région Grand Est s’est engagée dès 2019 notamment à travers le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires du Grand Est et la Stratégie Biodiversité : 


- Réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 54% en 2030 et de 77% en 2050- Couvrir 41 % de la consommation finale d’énergie par les énergies renouvelables et de récupération en 2030 et 100 % en 2050 dans une logique de développement durable et équitable- Inverser le déclin de la biodiversité en protégeant l’existant grâce à la construction de 10 passages à faune- Reconquérir les milieux dégradés et limiter les pressions via notamment la mobilisation de 200 sites industriels sur la question de la biodiversité


Quelque 80 actions ont déjà été identifiées, dont certaines concerneront prioritairement la préservation et la restauration des milieux naturels, la création et la protection des haies (favorables aux petits oiseaux), ou encore le développement de la nature en ville (planter des arbres, découvrir les cours d'eau, etc.)



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