Les supporters du Racing s'inquiètent

On le sait, le développement du Racing Club de Strasbourg Alsace passera par une ouverture de capital. Marc Keller ne s'en est jamais caché, et toutes les composantes du club en ont bien conscience. Le "miracle" de la saison passée, avec une 6^e place plus qu'inespérée, ne se répètera pas, à moins d'avoir des moyens supplémentaires. 

C'est dans cette optique que la direction du club travaille, et a notamment entamé des discussions avec le riche américain Todd Boehly, par ailleurs propriétaire du club anglais de Chelsea (qui a dépensé sans compter ces dernières années sur le marché des transferts pour un résultat plutôt moyen). Au moment des premières rumeurs, les réactions se sont faites discrètes. Aujourd'hui, la Fédération des supporters haussent le ton, à l'image de Grégory Walter, interrogé par nos confrères de France Bleu Alsace : "Nous, notre crainte, c'est de nous lever un matin et de voir qu'un projet qui ne nous convient pas a été signé. Cela fait 11 ans qu'on travaille avec Marc Keller, on sait qu'il ne va pas faire n'importe quoi, qu'il veut une qualité de projet. La grande question c'est : est-ce que quelque chose d'acceptable pour lui est acceptable pour nous ? On n'est pas là pour décider. Ce qui nous appartient, c'est l'ambiance de la Meinau [...] et ce qui est sûr, c'est que si un actionnaire quel qu'il soit venait à entrer dans le capital du Racing en étant déjà actionnaire dans un autre club, il n'y aura pas de compromis, on entrera clairement en opposition et ce n'est pas la peine de lui vendre la merveilleuse ambiance de la Meinau parce qu'elle peut assez vite changer." 

Une Meinau sans ambiance ?

La menace est donc à peine voilée, voire pas du tout, alors que tous les voyants sont au vert depuis 2013 et l'instauration du fameux slogan "Nous ne sommes pas onze mais des milliers". Dans son communiqué, l'association des Ultra Boys 90 n'hésite pas à faire le parallèle avec l'époque IMG-Mac Cormack. 

La Fédé a par ailleurs rappelé sa position en repartageant sa vision des choses : "Les actionnaires doivent être clairement identifiés et avoir une motivation sincère pour le développement du club", peut-on notamment lire. "Les fonds de pension [...] et investisseurs fortunés visant uniquement à gagner de l'argent rapidement son proscrits." Le sujet de l'indépendance apparaît comme un point d'achoppement : "Le club ne doit en aucun cas et sous aucun prétexte connaître le phénomène de filiation au sein d'un conglomérat d'équipes [...] même avec le statut d'équipe principale." 

Pour les dirigeants du Racing, l'équation s'annonce complexe, et pourtant, il va bien falloir la résoudre.