Un restaurant strasbourgeois accusé de propagande russe
Publié : 3 mars 2023 à 9h25 - Modifié : 5 mars 2023 à 10h11 par Antoine Martin
DR / Top Music / Martin Antoine
Crédit : Christophe Fliegans est le gérant de l'enseigne "Les Poutinistes" à Strasbourg
Christophe Fliegans a ouvert la dark-kitchen "Les Poutinistes" à Strasbourg. Depuis la guerre en Ukraine, le nom de l'enseigne vaut bien des ennuis à son propriétaire.
Connaissez-vous la poutine ? C'est le plat phare du Québec ! La recette est simple : du fromage fondu s'apparentant à la mozzarella et réparti sur des frites. Un mets qui est à l'honneur de la carte des "Poutinistes", une dark-kitchen ouverte dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg en 2019. Alors que l'enseigne n'a pas de restaurant physique, "Les Poutinistes" se base sur le principe de la dark-kitchen : à savoir des plats uniquements à commander, à emporter ou en livraison sur des plateformes comme Deliveroo, Ubereats ou Kooglof ! Et à en croire Christophe Fliegans, le succès "a été au rendez-vous dès le début".
La guerre en Ukraine a tout changé
Alors que son concept "Les Poutinistes" fonctionnait bien depuis 2019, tout a changé depuis le 24 février 2022. C'est à cette date que Vladimir Poutine a lancé l'invasion de l'Ukraine par la Russie. "Très rapidement, le nom de notre enseinge a été perçu par certains comme de la propagande pro-russe. Un amalgame a été fait par certains entre l'appellation de notre restaurant et le patronyme du Président russe", explique Christhophe Fligeans. Les messages accusant "Les Poutinistes" de soutenir la Russie se multiplient sur les réseaux sociaux ou sur les sites des plateformes de livraison. Décision a été prise de ne pas communiquer sur le sujet mais de rajouter des drapeaux canadiens sur les supports de communication du restaurant. "Par ailleurs, nous sommes présents aussi lors de festivals de musique en Alsace. Lors d'un récent événement à Strasbourg, on a été embêté par plusieurs personnes qui nous ont insulté et accusé de soutenir Poutine", se désole Christophe Fligeans. Si le lien avec la guerre en Ukraine n'est pas évident, le gérant estime avoir "perdu 50% de son chiffre d'affaires depuis le début de la guerre". Il mise désormais sur "le bon sens et l'intelligence des clients" pour poursuivre sereinement l'activité.