Après la crise des 35 ans, la crise de la cinquantaine marque-t-elle un nouveau tournant dans la vie de couple ?

30 mai 2024 à 8h21 - Modifié : 30 mai 2024 à 10h13 par Charlotte Monteil

Aurèle in the city
Aurèle in the city
Crédit : Anne Lienhart

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Après la crise des 35 ans, la crise de la cinquantaine marque-t-elle un nouveau tournant dans la vie de couple ?

C’est pas encore l’été, le printemps peine à s’installer et l’hiver a été long et plutôt perturbé. Non, je ne me suis improvisée en Evelyne Dhéliat version 2024 et mes compétences météorologiques se limitent à l’observation très variée des conditions climatiques selon les sites et applications.

Après la science de l'étude des phénomènes atmosphériques, la météo des émotions, voilà donc celle du sentiment amoureux. A l’instar des ventres arrondis qu’on découvre au début des beaux jours une fois les doudounes et manteaux délicatement rangés dans notre dressing hivernal, le joli mois de mai fait apparaître tension, interrogation et situation inattendue et ce, dès les premières terrasses installées dans les rues de la capitale européenne (enfin, c’est pas gagné avec notre municipalité dont les choix peinent à trouver lucidité et compréhension…). Soigneusement mises à l’abri durant la période de plus ou moins grand froid, les émotions se dévoilent et je dois reconnaître que je n’ai jamais connu autant de couples en état de remise en question, de séparation ou de divorce que ces neufs derniers mois (à croire qu’il faut autant de semaines pour accoucher que pour se dire bye bye). Évidemment ce constat ne tient absolument pas compte des années pubères et post adolescentes riches en « je t’aime moi non plus », « je préfère ton pote », « j’ai embrassé le GO mais ça compte pas ».

Incisive cette nouvelle chronique ? Peut-être…

Si ma crise de la trente-cinquaine a été un vrai défi « qui suis-je, où vais-je, qui sucerais-je ? » (Lio, remarquable dans Mariages !, remember…), à quoi va ressembler la potentielle de la cinquantaine ? A date, certains signaux semblent se profiler plus sereinement. Finies les couleurs, je laisse mes cheveux argentés s’affirmer. Ciao mon poids ante rencontre avec Monsieur Je ne sais pas, faut juste que je l’accepte. Arrivederci doutes et angoisses. Bon, j’avoue, je m’la pète un peu là. Quelques kilos en moins ne me dérangeraient pas, ma thérapie anxio-mum est loin d’être finie et mes questionnements sentimentalo-amoureux restent d’actualité.

Cependant (private joke Madame Kiss Kiss Red), je viens de fêter mes 47 ans et ça me va. Illusion ? Auto-conviction ? On en reparle dans 36 mois. Mon amoureux de mari aura alors une dizaine de printemps de plus que moi, mon ado préféré sera à l’aube de sa majorité et mes cheveux blancs auront définitivement pris le pouvoir.

 

Après la crise des 35 ans, la crise de la cinquantaine marque-t-elle un nouveau tournant dans la vie de couple ?

Si j’aborde donc de manière relativement calme (pour le moment) ce fameux tournant d’ordre personnel dans un premier temps, qu’en sera-t-il vraiment une fois l’échéance du 27 avril 2027 arrivée à terme dans mon environnement spatio-sentimental ?

En prenant l’expérience de Monsieur Je ne sais pas, je dois avouer que cette étape se présente comme une simple formalité. A la fois, on dit d’un homme à la chevelure très salée qu’il est particulièrement séduisant. Que son probable embonpoint se justifie par ses responsabilités et le stress du boulot (je n’ose pas dire par la lassitude du couple). Et que ses pics d’humeur sont davantage liés à des certitudes d’âge mûr qu’à des a priori futiles. En revanche, quand les confidences entre amis se dévoilent autour de quelques bulles, c’est une tout autre réalité qui défile. Infidélité, trahison, remise en question, autant de vérités aux relents entre amertume, déception et douleur.

Que cherche-t-on une fois le demi-siècle atteint ? A se rassurer ? A prouver que notre taux d’hormones est toujours en mode on ? Amusement, légèreté et fun deviennent-ils les maîtres mots d’une routine qu’on ne veut plus ? Quel est l’élément déclencheur d’un adultère ou d’un claquage de porte à 50 piges ? Un ras-le-bol de la vie à deux, en famille ? Une rencontre qui nous rajeunit ? Une parole, un geste, un comportement, les trois à la fois jamais vraiment digérés ? Une fois de trop ?

En pleine actualité tennistique entre les Internationaux de Strasbourg et Roland Garros, je tente un « jeu, set et match ». Une fin de partie définitive ? Pas forcément. Certains diront que c’est une chance pour leur couple (sous réserve d’une envie commune), l’opportunité de le relancer. A l’image d’un lucky loser revenant dans le tableau principal ?

Fameuse crise de la cinquantaine, quand tu nous tiens ! Personnelle ou sociale, professionnelle ou amoureuse, qu’on la veuille… ou pas, elle semble faire partie de la game. Et si je me réfère à mes nombreuses discussions autour du sujet avec Monsieur Je ne sais pas, Mister Cookie, Madame Casual Smart et d’autres encore, il semble que ce tournant soit l’occasion d’une nouvelle interrogation : suis-je encore tous les jours amoureux de mon + 1 ?

 

To be continued….