Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout : le curseur amoureux est-il la nouvelle tendance de la vie à deux ?

27 juin 2024 à 10h12 - Modifié : 27 juin 2024 à 10h13 par Charlotte Monteil

Aurèle in the city
Aurèle in the city
Crédit : Anne Lienhart

Avant toute chose, définissons ce qu’est un curseur, cet outil pas si innocent... du tout !

En me référant au dictionnaire, je voulais dire aux moteurs de recherches, un curseur est une pièce mobile impliquant un index à déplacer le long d’une glissière très souvent graduée. Si la présentation technique de cet objet particulièrement utilisé dans notre quotidien est loin d’être glamour, sachez qu’elle s’avère cependant très utile pour décrypter ce qui semble être une tendance de la vie à deux que je découvre…

Je m’explique mais « tu peux préparer l'café noir, tes nuits blanches et même ton mouchoir », elle est quand même un peu lunaire cette nouvelle p’tite histoire…

Toujours largement inspirée de mon quotidien et de ma fameuse garde rapprochée, cette chronique aux airs quelque peu déroutants m’interroge fortement. Et clairement, pour une fois, je vais prendre parti !

J’ai récemment appris qu’il était possible de poser un curseur sur le sentiment le plus universel, celui de l’amour. Décidément, on n’arrête pas le progrès ou on ne sait plus comment se sortir d’une situation de grands questionnements sentimentalo-existentiels ! Ce que je peux comprendre.

En revanche, il faut qu’on m’explique comment le lundi on peut être follement in love, le mercredi un peu moins et le vendredi carrément plus du tout !

Comment cette émotion tellement puissante, cet attachement si intime peut-il varier voire disparaître en fonction du jour et de l’heure ?

J’ai été assez surprise d’entendre ces derniers mois mon entourage masculin (oui, côté women, RAS à ce jour) se prononcer assez facilement sur la question autour de lâchers du genre : « Je ne suis plus sûr d’aimer ma femme tous les jours », « en ce moment, je l’aime un peu ».

 

Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout : le curseur amoureux est-il la nouvelle tendance de la vie à deux ?

Euh, c’est quoi le principe ? Quand tout va bien, quand tout va comme l’autre le veut, on est particulièrement épris ? Quand un grain de sable se dépose dans des rouages convenus on aime moins ? Je n’ose pas imaginer l’état d’avancement du désamour quand le couple s’accroche sur un point éducatif, les candidats des prochaines municipales ou la couleur du futur nouveau canapé ! Lundi, ça va, c’est tranquille, début de semaine oblige, personne n’est encore à cran, le week-end a été sympa. Deux jours plus tard, il pleut comme vache qui puisse, le dîner n’est pas prêt et déjà tu loves un peu moins ? Ne parlons pas de la fin de semaine, aïe, aïe, aïe ! C’est une bonne totale ! Prise de tête au boulot, obligations familiales trop envahissantes, oubli des oignons pourtant bien notés sur la liste des courses, gestion des hormones adolescentes, lave-vaisselle mal rangé et pour couronner le tout aucun câlin coquin depuis 5 jours ! Ah oui, j’oubliais, on ne dit jamais assez « merci » à un homme qui a étendu une lessive en six mois !

Bon, alors, à ce stade, « zen, restons zen » !

J’entends parfaitement le fait que l’amour évolue au fil du temps, des années et de la météo. Il mue, se transforme. S’intensifie à l’image des sensations du nouveau manège d’Europa Park ou comment se retrouver incliné à 105 degrés en quelques secondes. S’apaise à l’aube des noces d’or. Mais il est et reste existant, non ?

Avec des jours moins funs, c’est vrai. Des épreuves, certes. Des envies de tout plaquer, parfois.

Moi, j’aime ou j’aime pas, du lundi au dimanche et 365 jours par an. Quand le soleil brille, quand le ciel est plus ou moins bleu, quand il gronde. Moi j’aime Monsieur Je ne sais pas quand il m’énerve, quand il laisse trainer ses affaires un peu partout et quand il me redit pour la centième fois ce que je sais déjà. Quand on ne partage pas la même vision médiatique (et ça, c’est une sujet chez nous !), quand il râle parce que la nouvelle poubelle de la cuisine n’est pas assez fonctionnelle à son goût. Quand il arrive la bouche en cœur à 20h15 me proposant un resto alors que la logistique du soir est déjà en route. Entière ? De plus en plus je crois...

To be continued…