Centre-ville de Strasbourg : la municipalité tente de rassurer sur la santé de ses commerces

Publié : 25 mars 2025 à 7h46 - Modifié : 7h24 Jules Scheuer

L'une des nouvelles enseignes qui ouvrira prochainement ses portes, place Kléber.
L'une des nouvelles enseignes qui ouvrira prochainement ses portes, place Kléber.
Crédit : Top Music - JS

Avec la fermeture de plusieurs enseignes, Strasbourg s’inquiète de la santé de ses commerces du centre-ville. Stationnement, shopping en ligne, inflation… Les raisons de ces fermetures peuvent être nombreuses. Pour autant, la Ville a tenu a rassurer sur l’état de santé économique de l’hyper-centre strasbourgeois.

Les images de commerces laissés à l’abandon au centre-ville de Strasbourg, à l’instar de l’énorme surface du Printemps juste à côté d’Homme de Fer, peuvent laisser circonspects. Depuis quelques temps, il est vrai que l’hyper-centre peut paraitre quelques fois déserté, avec ces boutiques qui affichent porte close. Pour autant, la Ville de Strasbourg n’est pas de cet avis et a souhaité sortir du « catastrophisme » ambiant. 

Souvent pointé du doigt lorsque ces problématiques sont évoquées, le stationnement fait parfois figure de principal fautif. Joël Steffen, adjoint en charge du commerce a tenu à tempérer les critiques autour de la politique de la municipalité. « Depuis les années 90, la métropole de Strasbourg a gagné plus de 80 000 habitants. Donc forcément, on a une contrainte d'espace, d'accessibilité, de circulation qu'il faut gérer. Et un des enjeux c'est le stationnement », explique l’élu. « On a pris des mesures pour que le stationnement en voirie soit dédié avant tout pour des arrêts courts et on a un dispositif de tram qui permet de pouvoir profiter du centre-ville depuis un parking relais à 4,20 € à la journée. »

Une fréquentation de l’hyper-centre en hausse constante depuis la période Covid

D’un autre coté, cette impression de désertion ne reflète pas la réalité de la fréquentation actuelle du centre-ville. Depuis la période Covid, Strasbourg a connu une hausse constance de sa fréquentation. Mieux, en 2024, la fréquentation de la Grande-Île a connu une augmentation de presque 15%. Les fermetures des commerces proviendraient donc plus vraisemblablement de l’évolution des modes de consommation. Et s’il y a bien un type d’enseigne qui a la côte dans le centre-ville, c’est la restauration. 

Aujourd’hui, ces commerces représentent 30% de l’offre globale. « La restauration s'est beaucoup développée ces 10 dernières années parce que c'est un phénomène de fond. Les consommateurs achètent davantage en ligne, davantage de seconde main pour tout ce qui est vêtements, équipements… On voit aussi que les Alsaciens, les Strasbourgeois, plébiscitent de pouvoir profiter d'un moment gourmand, convivial, dans un salon thé, un restaurant, un bar, une terrasse… », analyse Joël Steffen. 

"Aujourd'hui, c'est presque le client qui guide nos choix"

Bruno Baumgartner, gérant du Paradis du fruit qui ouvrira bientôt ses portes place Kléber, a une explication à cette concentration des offres de restauration dans l’hyper-centre. « Je suis un gérant mais aussi un consommateur. En tant que consommateur, on est contents de pouvoir consommer dans un beau restaurant sur une belle place. Si ces enseignes sont sur de tels emplacements, c’est qu'elles fonctionnent, que les consommateurs en ont envie. Aujourd'hui, c'est presque le client qui guide nos choix et il faut répondre à une certaine demande. »

Une tendance qui ne freine donc pas l’arrivée de nouvelles offres de restauration. Mieux, Alexis Nacher, repreneur de la brasserie Kohler-Rehm sur la place Kléber, ne semble pas alarmé par la situation des commerces strasbourgeois. « Ce qui se passe au centre-ville ne me paraît ni malheureux ni effrayant, au contraire. J'ai l'impression que ça fait partie de la vie, qu'il y a des commerces qui ferment, d'autres qui ouvrent, qu'il y a des périodes plus difficiles ou plus florissantes. C'est simplement la vie. Nous, en tout cas, on est persuadés qu’on a notre place. »