La difficulté d'être maire

22 novembre 2023 à 17h49 - Modifié : 23 novembre 2023 à 7h31 par Sébastien RUFFET

Schilik
Maire de Schiltigheim ou d'ailleurs, la difficulté reste la même
Crédit : @Ville-Schiltigheim.fr

Pendant quatre jours, le Congrès des maires de France est organisé pour la 105e fois. 10.000 élus de toute la France participent aux différents ateliers. L'occasion pour les 19 maires du Haut-Rhin et 14 du Bas-Rhin à faire le déplacement de se retrouver autour des problématiques d'aujourd'hui. Trois questions à la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach, qui a aussi pris la route de Paris pour rejoindre ces collègues.

Top Music : Quel est l’intérêt pour vous de participer à ce Congrès des maires de France ?

Danielle Dambach : Je vais à ce congrès pour rencontrer d’autres maires, pour avoir des moments de partage de nos préoccupations, mais aussi pour entendre le président de l’association des maires de France, pour entendre aussi le travail dans les différents ateliers sur les questions climatiques, de finance, d’urbanisme… C’est un moment pour approfondir certains sujets. C’est une façon de sortir le nez du guidon par rapport au quotidien.

Quelles sont les problématiques d’un maire aujourd’hui ?

Un maire doit savoir faire des petites choses et des grandes choses. Les petites choses, c’est parler avec une personne dans la rue qui vous interpelle, c’est résoudre un problème de dépôt sauvage au détour d’une rue, c’est être proche. Les grandes choses, c’est avoir une vision pour votre ville dans 10 ans, dans 20 ans, donnez un cap, les orientations qu’il faut pour créer la ville de demain, celle pour laquelle on l’imagine apaisée, avec une meilleure qualité de l’air, plus d’arbres, des îlots de fraîcheurs, des services publics à la hauteur de l’attente…

Avez-vous noté, dans vos échanges, que la question de la violence contre les maires est plus que jamais d'actualité ?

Ça m’a frappée quand j’étais à Paris récemment pour entendre Elisabeth Borne sur les mesures prises par le Président de la République suite aux émeutes, j’étais à côté d’un maire d’une commune de 12.000 habitants dans le centre de la France, qui était désespéré parce qu’il n’y avait jamais eu de troubles dans sa commune et qu'il s’était fait incendier sa mairie ! Il était médecin, et du coup son cabinet aussi… Il ne comprenait pas. Alors j’ai envie de dire, à Schiltigheim nous sommes avec une population très mixte, il y a souvent des problématiques d’incivilité, mais je touche du bois : grâce à une bonne coordination entre la police municipale et la police nationale, on arrive à prévenir un certain nombre de troubles. Pas tous, malheureusement… Quand vous êtes chez vous le dimanche matin, tranquillement, et que vous entendez des rodéos dans la rue parce que certains ont eu l’idée d’aller louer des voitures en Allemagne pour « frimer », là vous n’êtes pas contente parce que vous vous dites, mince, comment je vais aborder ce problème là, on est dimanche, on a droit à notre tranquillité publique, ou quand des voitures sont mal garées sur une piste cyclable. Le vivre ensemble, ça se travaille, c’est le plus difficile aujourd’hui, le respect de l’autre, parler normalement. Quand on m’interpelle, certains me disent bonjour, d’autres ne le disent pas… On essaye déjà d’aborder les choses avec du calme et de l’écoute, mais quand on est dans un agenda assez serré, certains jours c’est difficile !

Des ateliers et moments d'échange

Durant ces quatre jours (21-24 novembre à Paris), les milliers d'élus locaux présents participent à des ateliers sur des thématiques très différentes : mobiliser les fonds européens, développer la pratique sportive, les obligations locales autour des bio déchets, passer du cuivre à la fibre, les finances locales, la politique du logement au niveau de la commune, la violence contre les maires, ou encore les relations avec les forains. Pas de quoi s'ennuyer, et une preuve d'une gestion transversale des communes, parfois insoupçonnée ou sous-estimée par les habitants.

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