Sélestat : dans sa vie, il y a 1 500 cactus

Publié : 29 mai 2023 à 6h00 - Modifié : 31 mai 2023 à 7h43 par Celine Rinckel

Robert garde ses cactus en serre de la Toussaint à mi-mars puis il les sort dans son jardin

Crédit : Top Music - CR

« Le Jardin des piquants » à Sélestat sera exceptionnellement ouvert samedi 3 et dimanche 4 juin lors de l’événement national « Rendez-vous aux jardins ». Robert Digel vous présentera ses quelques 1 500 cactus !

« Tout le monde avait des cactus quand j’étais enfant, dans les années 1950 »… c’est tout simplement que Robert Digel a commencé sa collection de cactus, ou plus précisément de « piquants » car sous sa serre à Sélestat, vous découvrirez aussi d’autres plantes grasses des aloès, etc. Sa passion a aussi grandi après avoir vu avec l’école le film documentaire américain « Désert vivant », sorti au cinéma en 1953 pour Walt Disney Productions. Depuis Robert collectionne, accumule et voyage même au rythme des cactus. Il est allé au Mexique et dans l’Ouest américain, là où les cactus sont rois.


Des centaines de piquants, tous uniques


Robert estime sa collection à 1 500 à 1 600 plantes. Le plus vieux cactus a tout de même 50 ans ! Il faut dire que les cactus poussent particulièrement doucement, millimètre par millimètre, année après année. 80% de sa collection fleurit une fois par an, à des saisons différentes en fonction des « familles » de cactus. Et le plus souvent les fleurs sont très éphémères : environ 24 heures ! « Tous les cactus ne piquent pas », précise Robert Digel qui ouvre son « Jardin des piquants » une seule fois dans l’année lors des « Rendez-vous aux jardins ».



Robert fait partie d'une association "de cactus" en Alsace : il peut ainsi échanger quelques "espèces" une fois dans l'année. / @Top Music - CR


Dans le jardin familial


La 20ème édition de la manifestation nationale « Rendez-vous aux jardins » a pour thème « Les musiques du jardin ». Françoise, la fille de Robert, a écrit ce texte de présentation du « Jardin des piquants » de son papa :



Cactus, épines et musique…


Cactus et musique: deux mots qui n'ont pas l'habitude de cohabiter, sauf peut-être dans la chanson de Jacques Dutronc. Et pourtant...


Saviez-vous qu'au Chili, dans la région d'Acatama, les bergers fabriquaient des bâtons à partir d'Echinopsis chiloensis et d’Eulichnia acida, lors des transhumances, dans l'espoir d'attirer la pluie dans cette région désertique?


Des bâtons de pluie...


Ces bâtons, appelés "cascades", étaient créés à partir de branches desséchées de ces deux espèces de cactus. Ces branches rondes étaient séchées dans une sorte de four, évidées en leur centre, poncées et bouchées des deux côtés, après avoir été remplies de petits cailloux de rivière et de graines. Et, surtout, après que leurs épines aient été enfoncées pour ralentir les objets glissant d'un bout à l'autre...


Le son qui en sort? Un doux crépitement prolongé qui donne l'impression qu'on se trouve près d'une cascade ou sous une averse. Histoire de rappeler aux esprits que les humains, plantes et animaux ont besoin d'eau sur terre. Ces bâtons de pluie, qui existent en différentes dimensions – plus il est long, plus le son dure longtemps –, s'utilisent dans des ensembles de percussions ou dans des spectacles.


... à la musique contemporaine


Un autre exemple? Dans la deuxième partie du XXe siècle, le compositeur de musique expérimentale américain John Cage a utilisé des cactus dans ses recherches sonores. Dans son "Child of Tree" (1975) ou son "Branches" (1976), il joue avec les épines d'un Echinocactus grusonii et d'autres plantes avec un cure-dent – d'étranges sonorités qu'il a amplifiées.


John Cage a ouvert la voie à plusieurs compositeurs de musique électroacoustique, comme l'Américain Paul Rudy, qui s'est, lui aussi, servi de cactus pour son "Degrees of Separation", primé au Festival de Bourges en 2000.


Plus récent encore: le musicien et DJ allemand Gourski joue du cactus avant d'intégrer de la musique électronique. Quelques titres à découvrir: "Cactus Trap", "Springtime", "Back Home" ou le très dansant "Cactus Beat".



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Le Jardin des piquants à Sélestat a sa page Facebook, à découvrir en cliquant ici.


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